Psychiatre ébranlé par la vie, Louis Riquet, qui vit reclus au fond du Lubéron, voit débouler dans sa vie solitaire une jeune femme étrange, étourdie et perdue, sorte de Pierrot lunaire, dans une fiction pour France 3 inspirée par le conte de Perrault "Riquet à la houppe" et diffusée ce soir à 20h55 Louis Riquet (Didier Bezace) se croit au prise avec deux soeurs jumelles, Alice, dont les absences confinent à la folie, et Elsa, froide et autoritaire, qui veut envoyer sa soeur à l'hôpital. Il s'agit en fait d'une même personne, victime d'un dédoublement de personnalité, incarnée par Marie de Madeiros. "C'est une gestion compliquée. Il faut vraiment développer deux personnages pour que ce soit crédible", souligne la comédienne. Elle parle d'un film "très, très simple, mais très ambitieux, car il faut faire tenir l'histoire sur trois personnages, dont l'un est double". Selon Didier Bezace, ce film "s'adresse à des téléspectateurs curieux, qui acceptent d'être entraînés dans une histoire qui ne les amènera pas forcément sur un sentier banalisé". Pour Natalie Carter, qui a écrit le film, sa morale est la même que celle du conte, où Riquet à la houppe hésite entre deux princesses, l'une belle, mais sotte, l'autre laide, mais pleine d'esprit. L'un des personnages la résume d'une phrase: "Tout ce qu'on aime est beau, tout ce qu'on aime a de l'esprit". Battue dans son enfance par une mère-bourreau, Alice-Elsa se promène aux confins de la folie. Le personnage de Louis Riquet souffre lui aussi de troubles sérieux. Misanthrope, agoraphobe, un bras paralysé par un trouble psychique, il vit les oreilles bouchées pour filtrer les bruits extérieurs. "Dans le conte, explique la productrice Martine Lheureux, Riquet est très laid. Pour ne pas avoir à trouver un acteur physiquement laid, nous avons affligé le personnage de blessures externes et internes". Pendant que Louis observe à la jumelle des sangliers sur lesquels il écrit un livre, Alice bouleverse sa maison, où il l'a recueillie avec l'espoir de la guérir, accumulant gaffes et maladresses. Alice finira par tuer symboliquement Elsa en simulant un accident de voiture. Après quelques temps passé dans un hôpital psychiatrique, elle tombera dans les bras de Louis. Natalie Carter avoue une certaine fascination pour les contes: "Il y a une cruauté dans les contes, mais c'est une cruauté qui passe parce qu'elle est assaisonnée de merveilleux. Et les contes se terminent en général bien pour les personnages principaux". Avec la productrice Martine Lheureux, elle projette une collection de téléfilms tirés de contes.
Rédaction
27 janvier 2007
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