Le dégraissage des programmes en clair de Canal+ pour la rentrée 2001 illustre à la fois la priorité donnée aux abonnés et aux programmes cryptés, et l'exigence de réduction des coûts au sein de la chaîne. Présentée mercredi dans l'ex-studio de "Nulle part ailleurs" par Alexandre Drubigny, directeur des programmes, et Michel Denisot, patron de la chaîne, la grille de rentrée a clairement signifié la fin de l'ère De Greef, notamment à travers la disparition de NPA, son émission emblématique. "La page NPA est tournée", a déclaré Michel Denisot, affirmant par ailleurs qu'"il n y a jamais eu autant de nouveautés dans la grille en clair". Le jeu décalé "Burger Quiz", marquant le retour d'Alain Chabat, l'interview "En aparté" de Pascale Clark, l'émission de témoignages "Gildas et vous" ou la quotidienne sur le septième art "+ de cinéma", seront quelques-uns des nouveaux rendez-vous programmés par Canal+. L'autre nouveauté, c'est la baisse de 15% du coût de la grille en clair pour la rentrée 2001. Alors qu'il était d'environ 700 millions de francs (106,7 M EUR) ces dernières années, "il s'élève aujourd'hui à 600 millions de francs (91,5 M EUR)", a précisé Michel Denisot. Dans le contexte de réduction des coûts imposés par la fusion avec Vivendi, la baisse du prix de la grille en clair était une nécessité, allant de pair avec le plan social. A ce jour, "50 personnes ont quitté la chaîne" sur 99 prévues, a précisé la direction. Le coût global de la grille a cru pour sa part de plus de 500 millions de francs (76,2 M EUR) en un an pour atteindre 6,3 milliards de francs (960 M EUR) à la rentrée 2001, "essentiellement à cause du prix des retransmissions sportives", a observé Michel Denisot, rappelant que "le prix du foot français est de 1,8 milliard de francs (270 M EUR)." "Le crypté est la raison d'être de Canal+", a rappelé Michel Denisot. Etant désormais proche de son plafond avec 4,6 millions de foyers abonnés, Canal+ n'a en effet plus besoin d'une "vitrine" en clair aussi développée et aussi chère. Le but est désormais de maintenir le nombre d'abonnés --le taux de désabonnement est de 10% par an-- et de reconquérir les clients perdus, grâce aux deux piliers de Canal+: le cinéma et le sport.