Les médias français sont en train de rattraper leur retard en matière de représentation des minorités à l'antenne, mais "il reste encore du chemin à faire", a déclaré le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Dominique Baudis. "Nous sommes en train de rattraper un retard par rapport à la réalité, un retard par rapport à ce qui se passe dans d'autres pays voisins en Europe. Il reste encore du chemin à faire mais le mouvement est engagé et j'ai confiance qu'il se poursuivra dans l'avenir", a déclaré à la presse M. Baudis, venu à l'Elysée remettre à Jacques Chirac le premier rapport officiel réalisé par le CSA concernant la diversité à l'antenne. Il a jugé que "les médias ont compris la nécessité d'être davantage en phase avec le monde, la société, les téléspectateurs, la population et donc d'introduire davantage de diversité dans la représentation à l'antenne et également d'ailleurs dans l'administration et la gestion de ces entreprises, que ce soit dans la conception des programmes, dans la direction générale des chaînes". Au delà de la présence visible à l'antenne de journalistes et présentateurs, "il y a tout un travail qui se fait aussi à l'intérieur des sociétés de programmes", a précisé M. Baudis, qui n'a pas dévoilé la teneur du rapport. La lutte contre les discriminations dans l'audiovisuel est inscrite dans la loi sur l'égalité des chances, adoptée en février dernier et qui instaurait par ailleurs le Contrat première embauche. "Nous avons maintenant une base légale pour nous intéresser à cette question grâce à une loi qui a été votée au printemps dernier et ce premier rapport permet de mesurer le chemin qui a été parcouru", a poursuivi le président du CSA. Jacques Chirac avait reçu onze patrons de chaînes ou de groupes audiovisuels, le 22 novembre dernier, juste après les émeutes dans les banlieues. Il avait alors annoncé que la loi de 1986 sur l'audiovisuel allait être modifiée pour inscrire la lutte contre les discriminations dans les missions du CSA. Il avait soumis, en matière de discrimination, les chaînes publiques aux mêmes dispositions que leurs homologues privées qui doivent signer chacune une convention avec le CSA. M. Chirac avait aussi annoncé la création d'un fonds au Centre national de la cinématographie (CNC) doté de 10 millions d'euros "pour financer des oeuvres qui contribuent à la cohésion sociale".
Rédaction
11 novembre 2006
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