France 3
 

Rédaction
30 septembre 2006

Reservoir Prod, la société de production de Jean-Luc Delarue, a été condamnée à Paris à verser 46.500 euros de dommages-intérêts à l'animatrice Evelyne Thomas pour avoir rediffusé une soixantaine d'émissions de "C'est mon choix" sans son autorisation. Salariée chez Reservoir Prod de septembre 1999 à juin 2003, pour qui elle présentait le talk-show "C'est mon choix" diffusé sur France 3, Evelyne Thomas avait attaqué son ancien employeur pour utilisation illicite de son image, de son nom et de sa voix en raison de la rediffusion de cette émission sous forme de "best of" entre le 26 juin et le 4 septembre 2004. Mme Thomas réclamait 4,65 millions d'euros au titre de son préjudice. De son côté, Reservoir Prod estimait que l'autorisation de son ex-salariée sur la rediffusion de ces émissions était tacite, du fait d'un accord datant du 7 juillet 2003 précisant les relations entre la société de production créée par l'animatrice, baptisée "2secondes productions" et Reservoir Prod. La 3e chambre du tribunal de grande instance (TGI) de Paris, présidée par Claude Vallet, a estimé qu'"aucune autorisation tacite ne saurait être invoquée" par Reservoir Prod quant à l'exploitation de l'image de son ex-salariée. "Le consentement du sujet à la diffusion de son image doit, de principe, être expressément stipulé ou à tout le moins pouvoir se déduire sans aucune équivoque", précise le jugement. Reservoir Prod a donc a été condamnée à verser 46.500 euros de dommages-intérêts à Mme Thomas, une somme bien inférieure à ses prétentions, qui correspond à la rémunération de 5% qu'elle devait toucher sur chacune des 62 émissions diffusées (facturées 15.000 euros à France 3). "Il s'agit de la reconnaissance des droits d'Evelyne Thomas, vous n'imaginez pas à quel point cette décision est importante pour elle car la justice lui reconnaît un statut de victime dans un dossier extrêmement cruel pour elle", ont expliqué à l'AFP les avocats de l'animatrice, Mes Olivier Pardo et Michaël Cahn. De son côté, la directrice générale de Reservoir Prod, Corinne Morin, a indiqué être "très satisfaite" du jugement. "Le tribunal a relevé que nous avions commis une imprécision, ce que nous n'avons jamais nié", a-t-elle indiqué à l'AFP, tout en relevant que la décision n'avait pas pris en compte "la démesure" des demandes de Mme Thomas. "Nous ne sommes pas surpris par cette décision et jugeons déplorable le tapage autour de cette affaire", a-t-elle ajouté.

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