Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a inauguré concrètement mardi une nouvelle ère de la télévision en lançant son appel aux candidatures pour les chaînes de la future télévision numérique terrestre (TNT). "Ceux qui ne sont pas abonnés aujourd'hui à des chaînes payantes, soit les deux tiers des familles françaises, ne reçoivent que cinq programmes gratuits en clair le soir", a relevé Dominique Baudis, président du CSA. Ils en capteront à compter du lancement de la TNT, prévu à Noël 2002, trois fois plus auxquelles s'ajouteront une quinzaine de programmes payants. "Jamais en France, on n'avait vu un tel élargissement du paysage audiovisuel", a souligné le président de l'instance de régulation, relevant qu'il avait fallu 30 ans pour passer de une à quatre chaînes. Sur les 33 chaînes de la TNT, qui se veut complémentaire du câble et du satellite mais aussi plus démocratique, huit sont d'ores et déjà attribuées au service public. Il s'agit des actuelles France 2, France 3, de La Cinquième, d'Arte et de la Chaîne parlementaire, ainsi que des trois nouvelles chaînes de France Télévision destinées à la TNT (info continue, régions et rediffusion). Trois autres seront affectées à des projets de télévision locale. Ils intéressent tout particulièrement la presse régionale et feront l'objet d'un appel aux candidatures distinct, lancé le 30 novembre. L'appel d'offres de mardi portait donc sur le solde de 22 chaînes avec une feuille de route désormais arrêtée dans les moindres détails: dépôt des dossiers de candidature d'ici au 29 novembre, publication des offres recevables en décembre, sélection des candidats en mars 2002 et attribution des autorisations aux heureux élus, dans un an, soit en juillet 2002. "Le projet du CSA repose sur un double équilibre" entre la télévision en clair et la télévision payante --une quinzaine de programmes pour chacune-- et entre opérateurs publics et privés, a expliqué Dominique Baudis. Pour parvenir à cet équilibre, le CSA s'est appuyé sur les données fournies par un logiciel de simulation économique tout spécialement développé par l'Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe (IDATE). Parmi les opérateurs privés, on comptera sans nul doute les "historiques", TF1 ou M6, qui traînaient les pieds devant la TNT, synonyme d'une concurrence accrue sur le marché publicitaire et pour leurs réseaux satellitaires mais ne pourront pas se permettre de rater le train, pas plus que les "nouveaux" parmi lesquels AB Group, Lagardère et Pathé sont les plus souvent cités. Pour recevoir la TNT, il faudra acquérir pour un millier de francs un décodeur ou un téléviseur numérique. La bonne vieille antenne râteau qui orne la plupart des toits français pourra en revanche être conservée même si des aménagements seront nécessaires dans nombre d'immeubles. Maître d'oeuvre du numérique terrestre, le CSA croit en son succès en France en dépit des déboires rencontrés à l'étranger, comme en Grande-Bretagne. "Nous avons la chance de ne pas essuyer les plâtres", a souligné Dominique Baudis. Le CSA a également établi mardi une première liste de 29 sites d'émission pour la TNT qui permettront de couvrir 50% de la population française fin 2002. Trois autres phases sont d'ores et déjà prévues d'ici à mars 2003. Elles étendront la couverture à 80% de la population avec 110 sites d'émission.
Rédaction
25 juillet 2001
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