Le réalisateur américain Spike Lee a exprimé sa colère contre l'incurie qui a suivi il y a environ un an le passage du cyclone Katrina sur la côte sud des Etats-Unis et demandé que des responsables soient punis. "Ce qui s'est passé ici est un acte criminel", a estimé le réalisateur à l'occasion de la présentation à La Nouvelle-Orléans de son documentaire "When the levee broke: A Requiem in four acts" (Quand les digues cèdent: un requiem en quatre actes) qui sera diffusé prochainement sur la chaîne câblée américaine HBO. "J'aimerais voir quelqu'un mis en prison", a affirmé le metteur en scène qui estime que la population noire de La Nouvelle-Orléans a été volontairement sacrifiée par des responsables politiques. Dans son documentaire, commencé peu après le passage du cyclone fin août 2005, Spike Lee n'hésite pas à donner la parole à des habitants des zones pauvres inondées qui affirment que des digues ont été dynamitées pour empêcher que des quartiers résidentiels, majoritairement peuplés de blancs, soient inondés. Cette thèse a depuis été contredite par des experts. "En tant que noir américain de ce pays, je pense que le gouvernement est capable de tout. En tant que réalisateur, pourquoi devrais-je revoir au montage les déclarations de gens qui jurent sur la Bible qu'ils ont entendu une explosion?", a dit Spike Lee. "C'est à vous de vous forger une opinion", a-t-il ajouté. Dans son documentaire, des victimes du cyclone meurtrier mettent directement en cause le responsable des services de secours d'urgence (Fema) à l'époque, Michael Brown, et le président George W. Bush dont beaucoup estiment qu'il a réagi trop tardivement et trop faiblement. Le cyclone a causé la mort de plus de 1.300 personnes en Louisiane et au Mississippi et provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes sans-abri. La majorité des victimes étaient des noirs qui habitaient les quartiers les plus touchés par la catastrophe. Le réalisateur se trouvait à la Mostra de Venise quand la catastrophe s'est produite. Il s'est rendu ensuite à La Nouvelle-Orléans à neuf reprises et a interrogé plus d'une centaine de personnes pour réaliser son film.
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