Satellites
 

Rédaction
16 juillet 2006

Le satellite d'observation de la terre le plus complexe jamais placé en orbite, MetOp, premier d'une série de trois gros satellites météorologiques et climatologiques européens, doit être lancé lundi à partir du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan. MetOp est une énorme boîte de 6 mètres de haut et d'un poids total de 4,085 tonnes. Il va emporter une douzaine d'instruments, dont cinq équipements européens de pointe qui devraient fournir des informations d'une précision inégalée. Les météorologues étant très attachés à disposer de données constantes, des instruments de conception déjà ancienne seront également embarqués. Les trois satellites du programme MetOp représentent un investissement total de 2,4 milliards d'euros, dont 1,8 milliard à la charge d'Eumetsat, l'organisation européenne qui les exploitera, le solde revenant essentiellement à l'Agence spatiale européenne (Esa). Le programme doit s'étaler sur quinze ans, chaque satellite ayant une durée de vie de l'ordre de 5 ans. MetOp va venir compléter les données fournies par les satellites Meteosat exploités depuis 1978 par Eumetsat. Si ces derniers survolent la Terre à très haute altitude (36.000 kilomètres) en orbite géostationnaire, MetOp sera placé en orbite basse (820 km) et polaire, c'est-à-dire passant au-dessus des pôles ou presque et perpendiculairement à l'équateur. "Les deux systèmes sont complémentaires car il y a de nombreuses mesures qu'on ne peut pas faire en orbite géostationnaire", explique le responsable du programme chez Eumetsat, Marc Cohen. Il est également le premier complément des Européens au système de satellites polaires américains, dont le premier, Tiros-1, a été lancé en 1960 et était le premier véritable satellite météorologique au monde. Aux termes d'un accord conclu en 1998 entre l'administration américaine de météorologie et d'océanographie (NOAA) et Eumetsat, les Européens se sont engagés à partager la responsabilité des systèmes polaires. Depuis des décennies, nombre de pays dépendaient dans ce domaine des informations fournies par les Américains. L'Europe fournira gratuitement ses données aux Américains: "nous leur rendons la pareille", explique Yves Buhler, responsable du système EPS, le programme de satellites à orbite polaire d'Eumetsat. MetOp observera chaque point du globe aux environs de la même heure, vers 09h30 en heure solaire locale, lorsqu'il "descendra" du nord vers le sud tandis que son alter ego américain sera chargé de l'après-midi. En "remontant", il observera la terre de nuit.

!
Les articles de plus de deux ans ne peuvent plus être commentés.