Avec une famille canadienne qui semble tout droit sortie d'une publicité Benetton, la pétillante série québécoise "Pure laine" diffusée par France 5 à partir de ce soir à 19H00 balaye les préjugés sur l'immigration et l'intégration. L'histoire se passe au Québec, mais ses situations ont souvent quelque chose d'universel. "Pa', ma': vous êtes sûrs que je suis adoptée ?", demande Ming (Mélodie Lapierre), fillette asiatique, au grand étonnement de ses parents, la blonde Chantal (Macha Limonchik) et l'immigré haïtien noir Dominique (Didier Lucien), professeur d'histoire. La voix off de Dominique rythme cette série sur le ton de la comédie, et fonctionne beaucoup sur le décalage entre les grands principes qu'il énonce et la façon dont les gens réagissent effectivement. "Pure laine"- expression locale utilisée pour désigner les Québécois authentiques - multiplie les flash-back qui alimentent les conversations de Dominique avec sa fille, tandis qu'il tente de l'aider dans la construction de son identité, ou bien pendant ses échanges avec ses élèves. Sommes-nous tous pareils ? Les immigrés sont-ils des voleurs de jobs ? Qu'est-ce qu'un choc culturel ? Est-ce que la diaspora est une maladie ?, sont certaines des questions abordées dans cette comédie. Les uns après les autres, les préjugés sont démontés avec subtilité. Chantal pique une colère lorsqu'un chauffeur de taxi déclare qu'il trouve les Noirs tous pareils. Mais au moment de l'adoption, lorsqu'elle doit reconnaître photo à l'appui l'enfant qui lui est destiné parmi plusieurs bébés chinois, elle est tout aussi perdue. Quand à Dominique, il avoue que pour s'entraîner à distinguer les Blancs, il regardait du hockey à la télévision. Parce que c'est plus facile quand ils portent des numéros. Dominique s'étonne aussi de la manière dont tout le monde évite de dire qu'il est noir, évoquant une "sorte de daltonisme social qui empêcherait les Québécois de nommer les couleurs". Au point qu'un Indien lui dit : "comme vous n'êtes pas autochtone, pour moi vous êtes un Blanc comme les autres". Un médecin pakistanais, une femme de ménage portugaise, ou un camarade marocain, livrent également leur regard sur cette société qui les accueille et où ils cherchent à se faire une place.
Rédaction
15 juillet 2006
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