Le directeur général délégué du groupe Canal+ Rodolphe Belmer affirme que les opérateurs télécoms, qui disposent de "moyens colossaux", veulent "évincer" les chaînes de télévision, avec le risque de "déstabiliser" l'exception culturelle française. Interrogé sur une possible remise en cause du projet de fusion Canal+/TPS en raison de l'irruption des opérateurs télécoms dans le marché de la télévision, il rétorque, dans un entretien à Paris Match : "Bertrand Méheut (président du directoire du groupe Canal+, ndlr) a toujours dit que nous ne procéderions pas à la fusion si les conditions ne nous étaient pas favorables. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre en danger nos succès, nos actifs et l'environnement dans lequel on est pour n'importe quelle chimère". "France Télécom nous fait croire qu'il est un petit opérateur qui a du mal à entrer sur le marché de la télévision", déclare-t-il. Mais "leur bénéfice est supérieur au chiffre d'affaires de l'ensemble des acteurs de la télévision payante en France! Ils ont des moyens colossaux, et ils peuvent acheter tous les contenus qu'ils veulent. Les opérateurs télécoms voient dans la télévision un outil marketing capable d'attirer des abonnés. Ils n'auront aucune préoccupation de rentabilité", assure-t-il. "Or, pour nous, c'est notre métier et nous devons gagner de l'argent. Nous faisons vivre des secteurs entiers de la création", souligne-t-il. "Leurs moyens pourraient déstabiliser tout cela. Aujourd'hui, c'est Canal+ qui finance une grosse partie de l'exception culturelle française. C'est grâce à cet argent que notre cinéma existe encore. C'est un équilibre fragile qu'il ne faut pas remettre en cause avec les pratiques d'un éléphant qui entrerait dans un magasin de porcelaine en faisant croire qu'il est une pauvre souris malade".
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