La télévision publique italienne Rai a annoncé des "mesures préventives" après sa mise en cause, dans l'affaire du prince Victor Emmanuel de Savoie, pour des "faveurs sexuelles" présumées de jeunes femmes en échange d'apparitions au petit écran. "Il faut des mesures préventives (...) On ne peut pas mettre la tête sous le sable. On en parlera aujourd'hui en conseil d'administration", a déclaré le président de la Rai Claudio Petruccioli, cité lundi par le quotidien La Repubblica. Selon le journal, la Rai va ouvrir une "enquête interne" après que les media ont évoqué dimanche les "faveurs sexuelles" obtenues par Salvatore Sottile, porte-parole du leader de droite Gianfranco Fini, auprès de jeunes femmes en échange d'une place sur un plateau de télévision. "Les moyens par lesquels Salvatore Sottile réussit à profiter de sa position pour obtenir des faveurs de type sexuel de la part de jeunes femmes (...) dans la perspective de leur faire obtenir un quelconque rôle ou participation à des émissions de la Rai sont déconcertantes", écrit un magistrat du parquet de Potenza dans l'ordonnance ayant mené à l'arrestation vendredi du prince Victor Emmanuel, soupçonné de corruption au sein d'un réseau de machines à sous clandestines et de prostitution. Le porte-parole de Gianfranco Fini a été placé aux arrêts domiciliaires dans le cadre de cette enquête, lui aussi soupçonné d'avoir fait partie du réseau. Plusieurs quotidiens italiens ont publié lundi des retranscriptions d'écoutes téléphoniques dans lesquelles M. Sottile discute, parfois de manière scabreuse, avec le vice-directeur des ressources humaines de la Rai à propos de jeunes femmes étant apparues dans des émissions de divertissement. "Cette histoire est vraiment sordide, mais elle doit au moins servir de détonateur pour une rénovation de la télévision publique dans le secteur du divertissement", a déclaré à l'AFP le secrétaire du syndicat de la Rai (Usigrai) Roberto Natale. La présence de nombreuses figurantes, souvent légèrement vêtues, dans toutes sortes d'émissions télévisées en Italie, du quiz au talk-show en passant par les variétés, fait souvent débat dans la Péninsule et avait été condamnée dans un rapport remis en 2005 par le Comité spécial des Nations unies pour la lutte contre la discrimination des femmes.
Rédaction
20 juin 2006
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