Daphné Roulier, qui fête ce dimanche sur Canal+ sa première saison aux commandes de "L´Hebdo Cinéma", se félicite d´avoir préféré le 7e Art à la vie des médias qu´elle a décryptée pendant quatre ans, leur préférant "les plongées psychologiques" en compagnie d'acteurs et de cinéastes. "Les médias ne me manquent pas. +C+ Clair+ a été une très bonne école de l´interview, d´autant que la langue parlée dans les médias est très +boisée+. J´ai aimé me lancer dans cette opération de déforestation", confie à l´AFP Daphné Roulier. "J´admire le droit de suite qu´imposent les journalistes anglo-saxons, prêts à faire rendre gorge à leurs invités quand la langue de bois est trop présente", ajoute la journaliste qui a fait ses classes sur LCI avant de présenter les infos sur Canal+. Un matin d´août 97, la mort tragique de la princesse Diana a été son baptême du feu. Désormais, Daphné Roulier propose un regard curieux et décalé sur l´actualité cinématographique, avec des images et des entretiens exclusifs. "Avec +L´Hebdo Cinéma+ (diffusé à 11H45), nous essayons de sortir de la quinzaine commerciale. D´ailleurs, les acteurs font généralement cet exercice de promotion lénifiant de mauvaise grâce car ce n´est pas leur métier", souligne-t-elle, défendant au contraire le principe apprécié d´entretiens en profondeur. "L´univers créatif, bien plus que la vie des médias, permet ces plongées psychologiques", estime la jeune femme de 38 ans, qui, après la faculté, a travaillé aux côtés de Simone Gallimard, aux éditions du Mercure de France. "Le plus frustrant est de ne pas avoir assez de temps d´antenne". D'origine franco-grecque, Daphné Roulier a décroché un DEA de Lettres et un DESS d´ethnométhodologie, une science sociale sur l´étude des petits groupes d'individus, avant de signer ses premiers articles dans Le Figaro Magazine et Globe. Un bagage qui lui permet sans doute d´analyser rapidement ses invités et les événements qu´elle couvre... Pour la première fois, en mai, Daphné Roulier a vécu "de l'intérieur" le Festival de Cannes, en tant que journaliste accréditée. Jusqu´à présent, elle n´avait monté les marches que comme invitée. "Cannes est un chaudron assez rock´n roll. Il faut beaucoup demander juste pour travailler", résume-t-elle. "En plus, si on veut survivre, il faut adopter une vie de moine, en ne se couchant jamais après 1h du matin. Douze jours, c´est bien". Vestale et icône de charme de Canal+, dotée d'une image glaciale qui l´a toujours étonnée, Daphné Roulier ne rêve pas de présenter le journal de 20H00. "L´antenne ? Je m´en passe demain si vous voulez. Dans ma famille, la télé n'a jamais été un totem. Ce n´est pas une posture. Je suis un peu réfractaire aussi à l´autorité... Canal+ m´offre cette chance inouïe de faire ce que je veux", assure-t-elle. "Mon rêve serait l'interview au long court. Je me laisse toute latitude. Même la presse écrite !".
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