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Rédaction
25 mai 2006

Une équipe de télévision s'installe dans les locaux d'une petite entreprise de la banlieue parisienne pour tourner un documentaire: "Le Bureau", adaptation française d'une série-culte britannique, est une plongée hilarante et cruelle dans la vie quotidienne d'une poignée d'employés dirigés par un chef pathétique, tous les jeudis à partir de ce soir à 22h15 sur Canal +. "Le Bureau" s'inspire de l'un des plus gros succès de la BBC de ces dernières années, "The Office", une série de 12 épisodes devenue culte outre-Manche, couverte de prix et diffusée dans une soixantaine de pays. Ebahis par cette série qu'ils découvrent lors de sa diffusion sur les écrans anglais entre juillet 2001 et Noël 2003, deux jeunes réalisateurs, Nicolas et Bruno, ont décidé d'en faire une version française et ont soumis leur projet à Canal+. Ils ont repris la trame des scénarios et les personnages de "The Office", adapté les dialogues et francisé l'histoire: une équipe de télévision tourne un documentaire dans les locaux "en open space" de la Cogirep, une PME spécialisée dans le papier, en banlieue parisienne. Néons au plafond, moquette au mur, fausses plantes vertes... Le décor est banal. La caméra suit le chef, capte des scènes près de la photocopieuse ou dans le service comptabilité et interviewe les salariés. Le directeur régional, Gilles Triquet, est un quinquagénaire célibataire qui se flatte de ses qualités "managériales" et de son humour "délirant", grâce auquel il instaure, selon lui, une ambiance de "ouf". Le pari des deux réalisateurs est osé mais gagné. L'humour féroce de la série britannique est parfaitement restitué. "Le Bureau" éclaire crûment les codes régissant les relations au travail mais aussi l'ennui, la frustration, la lâcheté et la volonté de se faire mousser des dirigeants et employés. François Berléand incarne avec brio Gilles Triquet, cadre dirigeant pathétique, "qui tente désespéremment d'exister", selon Bruno. Plus âgé que Ricky Gervais, le coauteur et acteur principal de la version britannique, François Berléand a "ce côté paternel des dirigeants que l'on retrouve dans les PME françaises", note le réalisateur. L'équipe comprend un petit jeune aux dents longues, psychorigide et dépourvu d'humour, un cadre trentenaire qui s'ennuie sans avoir le courage de partir, une réceptionniste timide, un stagiaire brillant et consterné par les blagues de son boss... Un éventail de personnages pas toujours sympathiques, mais sur lesquels les réalisateurs ne posent jamais un regard méprisant. Seul le commercial itinérant, Didier Leguelec, est un personnage franchement repoussant, grande gueule, vulgaire et raciste. Il représente, selon Bruno, "la violence dans l'entreprise". Six épisodes ont été tournés et les deux réalisateurs espèrent en tourner six autres, collant ainsi à la version anglaise.

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