L'organisation de défense de la liberté de la presse Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé les "blocages à répétition" des émissions de télévision et de radio de RFO (groupe France Télévisions) en Nouvelle-Calédonie, où une partie du personnel est en grève. Depuis le 24 mars, les grévistes de l'USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités, syndicat indépendantiste), une douzaine sur 150 salariés selon la direction, entravent les accès aux locaux de RFO de manière intermittente. Des militants de l'USTKE envahissent aussi régulièrement les locaux pour empêcher à la dernière minute la diffusion du journal télévisé du soir. "Nous sommes inquiets des blocages à répétition de la chaîne de télévision et de radio publique RFO, et des multiples entraves à l'encontre de la quasi-totalité des journalistes et techniciens de la station à Nouméa", a indiqué RSF dans un communiqué. L'organisation "demande au haut-commissaire de la République, Michel Mathieu, d'assurer la sécurité des journalistes de la station, victimes de menaces et d'intimidations et empêchés de travailler depuis plusieurs semaines". Le syndicat USTKE réclame la réintégration au sein d'une filiale de France Télévisions de Rock Haocas, ingénieur kanak licencié le 15 mars de RFO pour faute lourde, après sa condamnation à trois mois de prison avec sursis pour avoir frappé et blessé fin 2004 un caméraman non gréviste de RFO Calédonie, dans le cadre d'une grève qui avait duré plus de trois mois.