La chaîne franco-allemande Arte diffusera ce soir à 22H30 "Glenn Gould au delà du temps", un nouveau film de Bruno Monsaingeon qui dresse du pianiste canadien (1932-1982) un portrait à plusieurs voix, en interrogeant la portée de son art et son passage à la postérité. Le réalisateur français, un violoniste qui a déjà consacré plusieurs livres et de nombreux films à ce virtuose dont il fut l'ami, a cette fois tenté de "traiter la question du génie de Gould dans sa totalité, expérience qui, à ma connaissance, n'avait pas vraiment été tentée à ce jour", dit-il. Pour ce film qui a reçu le FIPA d'or 2006 dans la catégorie "musique et spectacles" et balance habilement entre fiction et documentaire, Bruno Monsaingeon a choisi de mettre en scène sept personnages. Il y a bien sûr "Glenn Gould, un pianiste venu d'ailleurs" qui ouvre le film en détaillant le temps écoulé jusqu'à sa 36e année - 1 milliard 88 millions 640.000 secondes - sur une image lunaire collant parfaitement à sa nature. Servi par la voix française de l'acteur Mathieu Amalric, le pianiste évoque son "véritable roman d'amour avec le microphone", qui le fera abandonner totalement les salles de concert en 1964. "Le studio d'enregistrement me fournit l'ambiance dont j'ai besoin pour faire de la musique de façon féconde", fait valoir celui qui se présente volontiers comme un "homme de la nuit". Les anonymes que le réalisateur fait intervenir contribuent à éclairer un aspect de la personnalité de l'artiste et de l'homme.
Rédaction
13 mai 2006
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