"Abasourdis", "sous le choc", "sonnés", "abattus" : à en croire salariés et syndicalistes de Canal+, l'ambiance était lourde jeudi, au lendemain de l'annonce de 217 suppressions de postes dans le groupe et de la disparition de l'émission emblématique "Nulle part ailleurs". "Dans un premier temps, il y a eu un sentiment d'abattement, des gens se sont s'effondrés en pleurs", confie Gérard Chollet, délégué CFDT. Si l'inquiétude est particulièrement vive au sein de la production où une personne sur deux est visée par ces suppressions de postes, dit-il, les premières garanties apportées dans la journée par la direction ont quelque peu rassuré. Délégué CFTC, Emmanuel Piéchon confirme : "Certains étaient assommés lorsqu'ils ont appris que leur métier était supprimé après quinze ans de maison". Y voyant un signe de "déshumanisation", il conclut que l'époque de "la grande famille Canal+" est bien révolue. Lors d'une première négociation avec la direction, Véronique Carpentier, de la CGC, a d'ailleurs demandé "une aide psychologique", à côté d'autres garanties plus classiques, pour ceux qui seront mutés. "On passe à une autre ère dans l'histoire de Canal, moins showbiz et davantage fondée sur des critères professionnels et d'efficacité", résume un journaliste de la rédaction "news" de la chaîne qui se dit lui-aussi "rassuré". Cette rédaction, semble-t-il épargnée par les suppressions de postes, deviendra "l'ossature" de la nouvelle structure née de sa fusion avec celle de i-Télévision, la chaîne d'information continue du groupe. A i-Télévision en revanche, où 71 postes seront supprimés soit le tiers des effectifs, le premier souci est de savoir qui partira, explique un salarié. "Mais après la phase d'abattement, le sentiment général est qu'une deuxième aventure commence", ajoute-t-il
Rédaction
15 juin 2001
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