Sous le titre générique de "La nouvelle trilogie", la chaîne cryptée Canal+ s'apprête à ouvrir sa grille une fois par semaine, ce mardi soir à 22h30, à trois expériences iconoclastes de jeunes auteurs. "La Nouvelle trilogie" vise à "détecter de jeunes talents, ou au moins leur donner carte blanche, de manière qu'on puisse avoir un vivier de talents, qui seront les talents futurs de la fiction française", explique Rodolphe Belmer, directeur général délégué de la chaîne. Les téléspectateurs sont invités à consommer en trois-quart d'heure trois tranches successives de 15 minutes de trois séries différentes, dont le seul lien est de bousculer les conventions de la fiction traditionnelle. Dans le fond comme dans la forme, chaque série innove. Ecrit par Virginie Boy et Nicolas Hourès, "Turbulences" se présente comme un "thriller psychologique" dans lequel Clovis Flabert (Michael Abiteboul), agent de maintenance à l'aéroport Charles-de-Gaulle, exclu de la société par son bégaiement, se réfugie dans l'écriture et devient en moins de deux heures, à force de chance, d'audace et de méchanceté, une star littéraire. "Ici, la difficulté était de raconter toute l'histoire en six plan-séquences de 13 minutes chacun", racontent les auteurs. Ecrite par Deborah Saïag et David Bouaziz pour la troupe des Quiches (huit comédiens et comédiennes), "Enterrement de vie de jeune fille" est une "road-série lesbienne". A l'origine de l'histoire, un couple sur le point de se marier, mais le fiancé préfère les hommes et la fiancée part sur les routes avec des copines et, dans ses bagages, quelques doutes sur sa sexualité. Enfin, "Les multiples", une série d'animation écrite par David Azencot et Julien David, est sans doute la plus dérangeante. Dans l'un des épisodes, un groupe de clones d'enfants-kamikazes sont échangés par un trafiquant peu scrupuleux contre un groupe de clones d'enfants destinés à des pédophiles. Résultat: les enfants pour pédophiles font un strip-tease devant le chef des terroristes, tandis que les enfants-kamikazes se font sauter dans le penthouse des pédophiles. Le film mêle les images réelles (le visage des comédiens) incrustées dans des dessins en deux ou trois dimensions. "On ne trouve pas dans les grandes maisons (de production) suffisamment de créativité, d'originalité, d'audace, d'énergie pour nourrir notre antenne autant qu'on le voudrait", note Rodolphe Belmer, qui s'est rabattu sur "Les films faits à la maison" de Gilles Galud, déjà responsable, sous ce titre, d'une émission hebdomadaire de Canal+. "Les autres chaînes ne peuvent pas faire ce que nous avons fait. Leur cahier des charges les oblige à scotcher le maximum de gens, au même moment, devant le même programme. Mais Canal+ dispose de la liberté de création que lui assure un parc d'abonnés fidèles", assure Bruno Gaccio, le patron des "Guignols", directeur adjoint de la fiction française à Canal+.
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