Les syndicats d'Alcatel et de sa branche satellites Alcatel Alenia Space s'inquiètent des projets en cours, tant de la fusion projetée avec l'américain Lucent que d'un éventuel mariage avec Astrium (branche satellite d'EADS), selon des responsables syndicaux. Le groupe de télécommunications Alcatel a réuni son conseil d'administration jeudi pour accélerer son projet de fusion avec l'américain Lucent, mais ses négociations pour un mariage avec Thales dans les satellites, auquel veut se joindre EADS avec sa filiale Astrium, se heurte à l'opposition de l'Elysée, selon des sources concordantes. "Qu'Alcatel Alenia Space soit apporté à Thales ne nous gêne pas, nous sommes même plus proches de Thales, électronicien comme nous, que d'Alcatel, groupe de télécoms", a commenté à l'AFP Pierre Condom, secrétaire du comité d'entreprise d'Alcatel Alenia Space à Toulouse et délégué syndical FO. "En revanche un mariage dans les satellites avec Astrium serait une catastrophe, car nous sommes deux sociétés identiques, concurrentes, exactement sur les mêmes créneaux", a-t-il estimé. "En tout, nous totaliserions 14.000 emplois, on peut imaginer 3.000 supressions d'emplois", a-t-il lancé. Du côté d'Alcatel, une fusion avec Lucent inquiète également les syndicats. "On a rarement vu des fusions créer des emplois, il pourrait y avoir des rationalisations, dans la recherche-développement par exemple", a souligné Jean-Baptiste Triquet, délégué syndical central CFDT. "Nous voudrions aussi savoir si ce futur groupe sera français ou américain", a-t-il demandé. "Il faut être américain pour pouvoir vendre aux Etats-Unis, d'où la nomination de la PDG de Lucent (Patrica Russo) comme directrice opérationnelle. Mais on nous explique que le groupe sera français avec son siège à Paris, car Alcatel est plus gros. Ce n'est pas tenable, il faudra choisir", a-t-il jugé.
Rédaction
1 avril 2006
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