GSM
 

Rédaction
5 février 2006

Les SMS surtaxés, ou SMS+, qui permettent de recevoir sur son mobile, moyennant finances, sonneries, horoscopes ou résultats de football, sont devenus en quelques années une manne financière substantielle pour les acteurs de la téléphonie mobile. Lancés en France en juin 2002, ils ont généré en 2005 un chiffre d'affaires de 184 millions d'euros hors taxes, en hausse de 37% par rapport à 2004, selon l'association SMS+, qui regroupe Orange, SFR et Bouygues Télécom. Un pactole que se partagent les trois opérateurs, 180 éditeurs de contenus sur mobiles et une quinzaine de "facilitateurs", intermédiaires techniques entre les deux. Le trafic des SMS+, encore inférieur à 5% de la circulation totale des SMS, a progressé de 59% en 2005, soit 361 millions de messages surtaxés sur l'année. Aidé par une forte publicité sur internet et dans les médias, ce système, héritier du kiosque minitel, brille par sa simplicité: l'utilisateur compose un SMS, comme "info" ou "jeu", qu'il envoie à un numéro court à 5 chiffres, pour un prix pouvant aller jusqu'à 1,50 euro. Il reçoit en retour, par un SMS de l'éditeur du service, les titres de l'actualité, son horoscope ou un nouveau logo pour son mobile. Il peut aussi utiliser le SMS+ pour participer à un concours, voter pour un candidat de télé-réalité ou discuter en direct par chat. "C'est un grand succès commercial et une très bonne affaire pour les opérateurs: ils font une marge énorme sur ces services, qui leur coûtent très peu cher à produire", estime Bernard Dupré, délégué général de l'Association française des utilisateurs des télécommunications (Afutt). Les trois opérateurs, qui se sont regroupés en association pour attribuer les numéros disponibles, facturent les SMS+ à leurs clients avant de reverser une partie des bénéfices. "Sur un logo à 3 euros, cinquante centimes vont à la TVA, un euro va à l'opérateur, un euro va à l'éditeur, qui doit payer des droits d'auteur, et le facilitateur récupère cinquante centimes", explique Renaud Menerat, directeur marketing de Netsize, facilitateur qui a enregistré 106 M EUR de chiffre d'affaires en 2005, en hausse de 39,5%. "Les gagnants dans l'histoire, ce sont clairement les opérateurs", estime-t-il. Les éditeurs de contenus y voient aussi leur intérêt, offrant désormais 490 numéros payants dédiés aux SMS+ en 2005, contre 350 en 2004. "Le SMS+ a toujours un bel avenir sur les produits d'interactivité et on n'a pas fini d'entendre parler du divertissement sur mobile", se réjouit Jérôme Léger, directeur général de Moustik, éditeur de services de personnalisation de mobile et de chat, avec un chiffre d'affaires de 15 M EUR en 2004. Pour sortir de la seule cible adolescente, le SMS+ devient aussi un outil de marketing mobile. Ocito, facilitateur créé en 2002 et spécialisé dans ce créneau, a ainsi multiplié son chiffre d'affaires par trois entre 2004 et 2005. "Nos clients, comme Naf-Naf ou France Loisirs, viennent nous voir pour développer leur chiffre d'affaires et fidéliser leur clientèle par le téléphone mobile", raconte Benoît Corbin, directeur général d'Ocito. Il peut s'agir également de services pratiques: la RATP vous annonce le prochain passage de votre bus, la banque vous informe de l'état de vos finances, la SNCF vous confirme votre commande. Prochaine étape, qui vient de démarrer en France et qui présente selon les éditeurs les meilleures perspectives de croissance: le MT Premium, système de SMS+ par abonnement, par alerte (sur un cours de bourse, par exemple) ou par service récurrent, comme la météo. Déjà populaire dans le reste de l'Europe, il devrait permettre de fidéliser la clientèle SMS+.

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