Nicolas Hulot entraîne le téléspectateur dans un périple spectaculaire et instructif le long de l'ancienne route de l'encens au Yémen et au sultanat d'Oman, dans un "Ushuaïa nature" diffusé pour la première fois en haute définition sur TF1 ce soir à 20h55. Seuls quelques privilégiés, abonnés du bouquet TPS disposant d'un téléviseur haute définition, pourront apprécier ces images somptueuses dans toute leur splendeur, mais force est de constater que même avec un petit téléviseur standard, la beauté des prises de vue et le détachement des reliefs crève l'écran. Dans cet opus intitulé "Parfums de l'Arabie heureuse" réalisé par Bernard Guerrini, le commentaire situe l'histoire dans la géographie. Tandis que les prises de vues, aériennes ou sol, offrent une vue panoramique en 16/9e sur les hauts plateaux désertiques balafrés de canyons au Yémen, on apprend que cette route qui traversait le mythique royaume de Saba reliait l'Océan Indien à la Méditerranée pour le commerce de l'encens, sève aromatique plus recherchée que l'or. Mais pourquoi au juste l'encens était-il si précieux ? Ses usages étaient multiples: il s'agit d'un antiseptique puissant, utilisé aussi dans le rites funéraires, dans les parfums et dans les cosmétiques. L'émission s'intéresse au relief mais aussi à l'architecture qui se fond dans la roche et se confond avec la nature, avec ses couleur d'argile, tantôt teintes de couleurs acidulées rapportées par les marchands de leurs voyages en Orient. "Ushuaïa nature" se rend aussi à Oman où deux scientifiques français sont venus étudier le chant des dunes dans le Rub'al-Khâli, "la plus grande étendue de sable d'un seul tenant au monde". Retour au Yémen où le magazine s'intéresse aussi à la végétation à travers les arbres à encens qui poussent sur l'île de Socotra, dans un paysage montagneux où la végétation épouse la roche pour mieux se protéger du vent. A l'intérieur de la grotte de Hocq, un spéléologue explique comment on peut pratiquement y lire l'Histoire, à travers avec des colonnes de calcaire où se lit la mémoire des variations climatiques. L'émission regorge de références historiques et quelquefois littéraires. Pour Nicolas Hulot, cité par TF1, l'urbanisme de Sanaa, la capitale du Yémen devrait servir d'inspiration "pour l'aménagement des villes d'aujourd'hui et de demain". Il met en garde contre "des projets d'investissements touristiques" saoudiens "totalement démesurés" sur l'île de Socotra. "Avec les moyens dont ils disposent, ils sont capables de tout défigurer en quelques années seulement", s'inquiète-t-il.