Les opérateurs de téléphonie mobile et les pouvoirs publics ont pris des engagements pour une meilleure protection des enfants qui consultent de plus en plus Internet sur leur téléphone portable, grâce à l'essor du haut débit mobile. Lors d'une conférence de presse, le ministre de la Famille Philippe Bas et l'AFOM (Association française des Opérateurs mobiles) ont annoncé la signature d'une charte dont la mesure phare sera de proposer systématiquement le contrôle parental dès l'ouverture d'une ligne destinée à un mineur. Cette procédure, qui nécessite des aménagements commerciaux et techniques du côté des opérateurs, sera effective "au plus tard" en novembre prochain. Aujourd'hui déjà, les parents peuvent faire activer le contrôle parental sur le téléphone de leur progéniture. Il leur suffit de téléphoner à leur opérateur qui alors interdira l'accès aux services qui ne sont pas sous contrat avec l'opérateur ainsi qu'aux sites de charme et de rencontre également disponibles sur leur portail. Sur leur page d'accueil, chaque opérateur propose divers services (informations, jeux, téléchargement de musique, informations pratiques, etc). Il met aussi à disposition d'autres services dans le kiosque "Gallery", créé conjointement par les trois principaux opérateurs, qui donne également accès à des sites "sensibles". Il est aussi possible, en dehors du portail et de "Gallery", de surfer sur internet et là sans aucun contrôle. Cette partie est coupée lors de l'activation du contrôle parental. Mais d'une part cette procédure est peu connue des parents, d'autre part ceux-ci sont souvent désarmés devant la maîtrise qu'ont leurs enfants de leur téléphone portable. Aujourd'hui en l'absence de chiffres officiels, on estime à quelques millions le nombre de téléphones multimédia en circulation, selon l'AFOM, sur plus de 40 millions de téléphones portables en circulation. Selon une étude AFOM/TNS Sofres menée en août dernier, alors que 51% des mineurs (15-17 ans) déclarent maîtriser "toutes les fonctions" de leur téléphone, ils ne sont plus que 46% chez leurs parents (40-59 ans) à ne maîtriser que "seulement quelques fonctions". Le décalage entre générations existe aussi pour la consultation d'internet sur ordinateur, pour laquelle les fournisseurs d'accès proposent déjà des filtres pour contrôle parental en attendant là aussi un dispositif plus réglementé. Soucieux de favoriser un "développement responsable du multimédia mobile" les opérateurs, comme les pouvoirs publics, veulent "encadrer l'usage des contenus +sensibles+ et lutter contre les contenus illicites mais aussi responsabiliser les parents. Ces derniers, "en pleine connaissance de cause", comme l'a souligné le ministre Philippe Bas, pourront décider des services accessibles ou non à leurs enfants par le biais de ce contrôle parental. Cette charte "va aussi évoluer dans le temps", selon le ministre qui a déclaré qu'à l'avenir le contrôle parental pourra "être plus fin". Une autre mesure est en effet à l'étude sous l'égide du "Forum des droits sur l'internet", qui travaille à l'élaboration d'un système de classification des contenus multimédias par tranche d'âge, comme pour les jeux vidéo, la télévision ou le cinéma. Cette mesure sera présentée vers mars-avril 2006, a précisé la présidente Isabelle Falque-Pierrotin.
Rédaction
11 janvier 2006
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