Le groupe Axel Springer songe à renoncer à racheter le groupe de télévisions privées ProSiebenSat.1 après l'avis négatif reçu de l'Office anticartel allemand concernant son offre, rapporte le quotidien allemand Handelsblatt de lundi. Les chances de poursuivre les négociations en vue d'acquérir le groupe de télévision seraient de 40%, contre 60% pour un désengagement, indique le journal, se fondant sur des sources proches du patron de Springer, Mathias Döpfner. Springer ayant refusé de vendre son fleuron, le quotidien populaire Bild, ou de renoncer à acquérir l'une des grandes chaînes du groupe ProSiebenSat.1, l'Office anticartel avait rejeté en fin de semaine le projet du groupe d'édition. L'autorité a toutefois donné au groupe jusqu'à jeudi pour faire de nouvelles propositions, avant de rendre sa décision finale le 20 janvier. Springer a refusé dimanche de commenter l'information du Handelsblatt. "Nous nous efforçons de recevoir une autorisation de transaction en terme de concurrence et de concentration des médias. Les deux scénarios sont encore valides. Nous ne voyons donc aucune raison de répondre aux spéculations concernant un désengagement", a expliqué la porte-parole du groupe, Edda Fels. Le rachat de ProSiebenSat.1 suscite des craintes de collusion entre les activités de presse et de télévision d'Axel Springer, qui pourrait utiliser son quotidien à grand tirage Bild pour la promotion des ses chaînes Pro7 et Sat.1. La prise de majorité dans ProSiebenSat.1, annoncée en août pour quelque quatre milliards d'euros, doit obligatoirement obtenir le feu vert de l'Office anti-cartel, gendarme de la concurrence en Allemagne, ainsi que de l'autorité nationale de régulation du secteur des médias, la Commission allemande d'enquête sur la concentration des médias (KEK). La KEK, qui devrait prendre une décision mardi, réclame en particulier qu'un programme pluraliste soit assuré sur au moins une chaîne à forte audience, ce qui nécessiterait la mise en place d'un conseil indépendant ayant "une influence efficace sur la programmation".