Avant l'apparition des dinosaures, des créatures gigantesques ont peuplé les mers puis les terres de la planète bleue: bien moins connus que leurs successeurs, ces êtres étranges ont pourtant vécu pendant des millions d'années. "Sur la terre des géants", réalisé par Chloe Leland et diffusé ce soir à 20H55 sur France 3, raconte "l'histoire de ces titans méconnus", selon le commentaire de ce documentaire lu par André Dussolier. A partir d'études réalisés par des centaines de spécialistes, le film s'emploie, avec des images de synthèse très convaincantes, à recréer la vie de ces animaux méconnus et ...souvent terrifiants. Leur histoire commence il y a 530 millions d'années et s'achève quelque 300 millions d'années plus tard, avec l'avènement des dinosaures. L'anomalocaris, un prédateur de deux mètres de long, ou le céphalaspis, un poisson dont la tête est entourée d'une carapace en forme d'un bouclier, évoluent dans les mers avant de s'aventurer sur la terre ferme. L'ère carbonifère voit l'apparition des araignées géantes (de la taille d'une tête humaine), de lointains cousins du mille-pattes, aussi longs qu'une automobile, et de libellules géantes, dont l'envergure dépasse un mètre. Aux insectes géants succèdent les reptiles géants, qui colonisent toute la planète: les édaphasaurus, paisibles herbivores, servent de proie aux redoutables dimétrodons, qui dépassent 3,50 mètres de longueur. Les gorgonopsids, des reptiles carnivores aux crocs tranchants longs de 12 centimètres, vont ensuite régner sans partage pendant 30 millions d'années, jusqu'à l'arrivée des dinosaures. Ce documentaire s'applique à montrer les liens même lointains qui unissent ces créatures aux êtres vivants aujourd'hui. Il souligne par exemple les "bonds évolutifs" que sont l'apparition des yeux, des poumons ou des premiers vertébrés. Il explique également les causes (souvent climatiques) des disparitions d'espèces et de l'arrivées des nouvelles. Le téléspectateur frémit à plusieurs reprises à la vue de combats sanglants entre ces bêtes au physique cauchemardesque (le nom du gorgonopsid vient d'ailleurs de Gorgonne, le monstre de la mythologie grecque) mais le documentaire comprend aussi quelques scènes presque tendres. Un amphibien géant attend sa douce sur un banc de sable au clair de lune et une femelle dimétrodon fait preuve d'"une forme primitive d'instinct maternel" en veillant sur ses oeufs pendant sept mois. Le combat reprend vite ses droits: peu après s'être accouplé, l'amphibien sera dévoré par un hynéria, un poisson carnivore, et la femelle dimétrodon, affaiblie par des mois de jeûne, avalera plusieurs de ses rejetons les plus faibles.
Rédaction
26 décembre 2005
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