L'homme ne descendrait pas d'un singe, lui-même descendu de l'arbre pour aller se redresser dans la savane, mais... de son crâne, plus précisément de la formation d'un os niché à la base de sa tête, programmée dans ses cellules. Telle est du moins l'hypothèse développée par la paléontologue française Anne Dambricourt-Malassé dans "Homo sapiens, une nouvelle histoire de l'homme", documentaire tourné par Thomas Johnson en coproduction Arte-France/Play Film/Discovery International Networks/NMO. Contrairement au titre du film, cette histoire relatant une des nombreuses tentatives d'explication de la stature verticale et de la bipédie humaine, n'est plus entièrement nouvelle. La chercheuse de l'Institut de paléontologie humaine à Paris y travaille depuis vingt ans, depuis qu'elle a eu l'idée de ne plus regarder les crânes, comme nous autres, d'en haut, mais d'en bas. Elle l'avait déjà publiée, en 1996, dans la revue "La Recherche". Pour Anne Dambricourt-Malassé, les explications environnementales de l'apparition de la bipédie, selon lesquelles ce mode de locomotion a été imposé au préhumain par la disparition des forêts au profit des savanes en Afrique, suite à un changement climatique, ne tiennent plus. Elle est loin d'être seule à le dire. "L'hypothèse de la savane est à jeter par la fenêtre", affirme le grand paléontologue sud-africain Phillip Tobias, qui reconnaît pourtant avoir "grandi" avec cette théorie. Hypothèse de plus ou idée révolutionnaire? En donnant un "sens" à l'évolution de l'homme, cette théorie séduit surtout - à tort ou à raison - les partisans de la Création, qui imaginent volontiers, derrière cette "programmation" extraordinaire, la main de Dieu... Diffusion sur Arte à 20h45
Rédaction
29 octobre 2005
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