Des poilus en capote bleue gisant dans leur sang, et, face à eux, les yeux écarquillés d'horreur, un enfant. C'est l'image forte d'"Allons petits enfants", que les téléspectateurs vont voir sur France 3, ce soir sur 2Oh55. "Bizarrement, après avoir lu le texte vingt fois, je n'ai pas arrêté de pleurer du début jusqu'à la fin" de la première projection avant mixage, assure le producteur Quentin Raspail, fondateur du festival de la fiction TV de Saint-Tropez (Var). "Ce film dit simplement des choses très fortes et qui vont toucher les gens", renchérit Patrick Péchoux, directeur de l'unité de fiction de la chaîne. Situé pendant la guerre de 14-18, "Allons petits enfants" raconte l'histoire de Momo (Oscar Copp), un enfant unique de 12 ans, qui va subir une double épreuve: le départ de son père pour la guerre, puis sa mort lorsqu'il est fusillé pour désertion. "Je ne savais pas très bien ce que je cherchais, mais lorsque j'ai vu Oscar Copp, il m'est apparu évident qu'il était fait pour le rôle", explique Thierry Binisti, l'auteur du film, réalisateur de plusieurs séries télévisées comme "La bicyclette bleue". "J'ai été subjugué par Oscar, par sa force, par son intelligence et par sa sensibilité", ajoute-t-il. "Momo refuse le rôle que lui impose son père de devenir l'homme de la maison. Il rejette une responsabilité qui lui vole son enfance", souligne-t-il. Déstabilisé par sa grand-mère Marthe (Annie Girardot) qui renie son fils qui, selon elle, s'est déshonoré, et par le désarroi de sa mère Adèle (Carole Richert), Momo s'enfuit vers le front pour prendre la place de son père et restaurer l'honneur de la famille.
Rédaction
17 septembre 2005
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