Le directeur général de France 3, Rémy Pflimlin, a déclaré dimanche soir que "l'inquiétude augmente" sur le sort de Mohammed Ouathi, preneur de son de la chaîne enlevé le 14 août à Gaza. "Nous n'avons malheureusement pas d'informations précises qui pourraient nous permettre d'espérer une libération rapide. L'inquiétude augmente puisque cela fait huit jours que nous n'avons pas d'informations. Nous ne savons pas qui l'a enlevé, ni pourquoi", a expliqué M. Pflimlin dans le cadre du journal télévisé "19/20" de France 3. Mohammed Ouathi, 46 ans, de nationalité française et d'origine algérienne, a été enlevé le 14 août au soir près de son hôtel à Gaza par trois hommes armés agissant à visage découvert. Les trois autres membres de l'équipe de France 3 à laquelle il appartenait avaient réussi à échapper aux ravisseurs. "Ce qui nous inquiète le plus aujourd'hui, c'est le temps qui passe", a insisté M. Pflimlin. "Alors que les quelques enlèvements qui ont eu lieu dans la bande Gaza au cours des derniers mois se réglaient dans les 48 heures ou au maximum trois jours, là cela fait huit jours sans informations. Aujourd'hui, c'est cette absence d'information qui nous inquiète, qui inquiète la famille", a-t-il poursuivi. "Toutefois, les autorités palestiniennes sont mobilisées et nous ont dit que nous pouvons être confiants", a souligné M. Pflimlin. De leur côté, "les autorités françaises sont tout à fait mobilisées au plus haut niveau. Le Premier ministre lui-même s'inquiète de cette affaire et s'en occupe avec tous les services des Affaires étrangères", a-t-il ajouté. France 3 agit elle-même à Gaza avec ses représentants sur place. "Dans une affaire comme celle-là, il faut multiplier les contacts, se mobiliser, faire preuve de solidarité (...) Sur place, il faut que nos représentants (...) continuent à aller auprès des autorités et insister sur l'absolue nécessiter de libérer rapidement Mohammed Ouathi", a expliqué M. Pflimlin. Le directeur délégué à l'information de France 3, Hervé Brusini, doit se rendre lundi à Gaza. Il y rejoindra Alain Rodier, adjoint au chef du service Europe/Monde de la rédaction nationale de France 3, sur place depuis mercredi, ainsi que Gwenaelle Lenoir, la rédactrice de l'équipe de Mohammed Ouathi. Les deux autres membres de cette équipe, le JRI Michel Anglade et le monteur Franck Pairaud, "devraient rentrer lundi soir" à Paris, a indiqué à l'AFP une porte-parole de la chaîne. Evoquant les messages de soutien à Mohammed Ouathi réceptionnés sur le site internet de la chaîne (www.france3.fr), M. Pflimlin a souligné lors du "19/20" que cette solidarité était "très importante". "Cette mobilisation montre aux autorités palestiniennes qu'il faut trouver une solution rapide", a-t-il jugé. La porte-parole de France 3 a également indiqué à l'AFP qu'un message de solidarité envers Mohammed Ouathi avait été prononcé sur Arte, France Inter et RMC-Moyen-Orient (filiale en langue arabe de Radio France Internationale) par les présentateurs du concert donné dimanche soir à Ramallah, en Cisjordanie, par des musiciens israéliens et arabes dirigés par le chef d'orchestre israélo-argentin Daniel Barenboïm. Le rapt de Mohammed Ouathi a eu lieu peu avant le coup d'envoi du retrait israélien de la bande de Gaza.