En position de tir debout, casque sur les oreilles, Tcheky Karyo vide le chargeur de son pistolet dans un stand de tir des environs de Lisbonne. Mine sombre, la chevelure grisonnante en arrière, il est dans la peau du commissaire Routier, personnage principal de la fiction de Canal+ "S.A.C., des hommes dans l'ombre". Raconter l'histoire du Service d'action civique, à la fois service d'ordre et police parallèle du mouvement gaulliste, créé au début de la Vème République et dissous en 1982, constitue une gageure relevée par les auteurs Claude Angeli, rédacteur en chef au Canard Enchaîné, et Hugues Pagan, scénariste et romancier. Le choix de ce sujet politique et sulfureux procède de la volonté de Canal+ de renouveler la fiction française en s'attaquant à des pages noires de l'histoire récente, comme les films déjà diffusés avec succès "93 rue Lauriston" (la Gestapo française) et "Nuit noire" (manifestation du FLN en octobre 1961). Ni documentaire, ni docu-fiction, il s'agit d'un film "qui essaie de montrer la réalité du SAC", selon le directeur de la fiction française de Canal, Fabrice de la Patellière. Personnage de fiction, le commissaire Routier est interrogé par l'inspection générale de la police après la tuerie d'Auriol le 19 juillet 1981, où le dirigeant du SAC des Bouches-du-Rhône et inspecteur de police Jacques Massié est assassiné avec toute sa famille. La gauche vient de passer au pouvoir et par retours en arrière successifs, le film reconstitue la longue descente aux enfers de Routier, qui finira par se suicider.
Rédaction
21 août 2005
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