Le rachat par l'éditeur allemand Axel Springer du groupe de télévision ProSiebenSat.1, annoncé vendredi, soulève des critiques de plus en plus virulentes en Allemagne. Le groupe de presse Holtzbrinck (Zeit, Handelsblatt) va faire valoir auprès de l'Office anti-cartel son opposition à l'opération, a indiqué le patron délégué du groupe, Michael Grabner, dans une interview parue lundi. La fusion d'Axel Springer et de ProSiebenSat.1 va faire naître des médias d'une "grande puissance, à la fois sur le plan éditorial et sur les marchés publicitaires", a-t-il dit au quotidien Süddeutsche Zeitung. "Ce n'est pas seulement un problème pour nous, mais pour toute la branche des médias", a-t-il ajouté. Les organisations de journalistes avaient déjà vendredi exprimé leur inquiétude quant au respect de la diversité d'opinion dans le nouveau groupe. Du côté de la politique, ce sont les partis de gauche qui s'émeuvent face à l'émergence d'un grand groupe sous la houlette d'Axel Springer, éditeur à la ligne éditoriale résolument conservatrice. "C'est une concentration de pouvoir très contestable dans une maison d'édition conservatrice", a déclaré Ludwig Stiegler, du groupe parlementaire des sociaux-démocrates, à l'hebdomadaire Der Spiegel de lundi. L'Office anti-cartel a déjà annoncé qu'un examen approfondi de l'opération serait nécessaire, pouvant prendre jusqu'à quatre mois. Axel Springer est le premier éditeur du pays, notamment grâce au quotidien à grand tirage Bild. Les quatre chaînes de ProSiebenSat.1 ont une part d'audience combinée de près de 30% en Allemagne.
Rédaction
8 août 2005
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