Lachlan Murdoch, fils du magnat Rupert Murdoch et considéré comme un des favoris pour sa succession à la tête de News Corp., a créé la surprise dans le monde des médias en annonçant qu'il quitterait le 31 août toutes ses fonctions dirigeantes dans le groupe. Sans donner d'explications publiques, Murdoch Junior, 33 ans, s'est juste dit "impatient de retourner à la maison en Australie avec (sa) femme Sarah et (son) fils Kalan. "Je voudrais remercier mon père pour tout ce qu'il m'a appris dans ce métier et dans la vie. Il est temps désormais d'appliquer ces leçons à la prochaine étape de ma carrière", a-t-il ajouté, tandis que dans un même communiqué, Rupert, 74 ans, se disait "attristé par la décision". Celui qui s'inscrit dans la fratrie Murdoch entre Elisabeth l'aînée, et James le cadet, a précisé qu'il resterait administrateur de News Corporation, et conseillerait le conglomérat "dans un certain nombre de domaines". Le départ de Lachlan, qui était adjoint du numéro deux et donc virtuellement le premier prétendant à la succession après Peter Chernin, devrait relancer les spéculations sur l'"après Rupert Murdoch" chez News Corp., empire des médias - américain depuis fin 2004 -, pesant 21 milliards de dollars de chiffre d'affaires annuel. Le plan de succession à la tête de ce groupe familial (les Murdoch possèdent près de 30% du capital) "est devenu plus clair" avec l'arrivée de Lachlan comme numéro deux adjoint à la place du patron du réseau hertzien Fox, Chase Carey, écrivait en octobre 2000 le quotidien spécialisé Hollywood Reporter. A l'époque Lachlan était déjà depuis six ans dans l'entreprise, établi à New York d'où il pilotait les opérations impression du tabloïd New York Post et des éditions HarperCollins. Mais il obtenait de nouvelles responsabilités sur les actifs de divertissement à Los Angeles, devenant ainsi l'héritier Murdoch le plus doté de pouvoirs aux Etats-Unis. Aujourd'hui James Murdoch, un an plus jeune, dirige la filiale de télévision par satellite BSkyB en Grande-Bretagne, tandis que sa soeur Elisabeth a sa propre entreprise de production TV, également au Royaume-Uni. Pourquoi Lachlan a-t-il claqué la porte? Des raisons purement familiales ou l'envie de voler enfin de ses propres ailes en affaires? Peu d'explications étaient disponibles dans la foulée de l'annonce surprise. Toutefois, depuis plusieurs années, les experts jugeaient sa marge de manoeuvre d'autant plus limitée qu'il présidait aux destinées du New York Post, 7ème quotidien des Etats-Unis et actif du groupe parmi les plus chers au coeur de Rupert Murdoch avec la très conservatrice chaîne câblée Fox News. Certes Lachlan a très vite pris du galon chez News Corp. à la fin des années 90 (à peine âgé de 25 ans), mais "probablement il ne prenait aucune décision sans consulter son père, particulièrement lorsqu'il s'agissait du Post", rapportait il y a quelques années le quotidien Variety. Désormais cette démission limite encore un peu plus la liste de candidats potentiels au poste de Rupert Murdoch. "Il y a vraiment très peu de dirigeants avec une expérience dans la myriade d'activités dont sont maintenant composés les conglomérats de médias", notait en 2004 l'expert de la maison de courtage Société Général-Cowen, Lowell Singer. A l'époque, les successions de Sumner Redstone à la tête de Viacom et de Michael Eisner chez Walt Disney apparaissaient encore comme des casse-tête absolus pour ces concurrents de News Corp. Réglé dans le deuxième cas (le numéro deux de Disney deviendra PDG cet automne), le passage de relais semble aussi prendre la voie d'une solution en interne chez Viacom.
Rédaction
31 juillet 2005
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