Les revenus de l'internet pourraient dépasser ceux de la voix d'ici "cinq à dix ans", a déclaré au quotidien les Echos paru lundi le PDG de France Télécom, Didier Lombard, qui doit présenter mercredi son plan stratégique à trois ans pour le groupe de télécommunications. "Nous passons d'un modèle de téléphonie simple basé sur la durée et la distance à un monde de communications permanentes où chacun est connecté, où qu'il se trouve", a expliqué le successeur de Thierry Breton à la tête du groupe français, jugeant que "cette révolution affecte la société tout entière". "En général, toute mutation de ce type prend une génération. Mais avec l'internet, les choses vont plus vite. Le basculement pourrait prendre cinq à dix ans", a-t-il estimé. Face à cette mutation, "nous allons greffer des centaines de services sur nos plate-formes ADSL", a-t-il déclaré. "Notre vision consiste à offrir un univers unique avec des offres qui couvrent tous les segments et réseaux" (internet, téléphone fixe et téléphone mobile, ndlr), a-t-il expliqué, ajoutant que "la séparation des offres telle qu'on la perçoit encore aujourd'hui n'aurait bientôt plus de sens". Pour préparer cette stratégie de convergence, France Télécom a réintégré ses filiales mobile Orange et internet Wanadoo il y a un an. Interrogé par ailleurs sur le système des préretraites au sein de France Télécom qui se termine en 2006, M. Lombard a déclaré qu'il n'était plus possible de "prolonger le dispositif de congés de fin de carrière tel qu'il est. L'Etat a indiqué qu'il n'y aurait pas de prolongation et il faut sortir de l'effet couperet des 55 ans", a-t-il exhorté. "On pourrait imaginer un dispositif progressif de transition, associant des jeunes embauchés formés par des seniors, comme Renault l'avait fait il y a quelques années", a-t-il conclu.