L'économie des chaînes thématiques françaises "demeure fragile", a indiqué lundi le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) Dominique Baudis au terme des troisièmes assises annuelles de ces chaînes dites "de complément". Le président du CSA a évoqué des recettes publicitaires insuffisantes "malgré une progression notable ces deux dernières années" et "une progression trop lente" du parc d'abonnés. Le CSA, a souligné M. Baudis, "est tout à fait conscient des difficultés et des inquiétudes des chaînes thématiques dans le cadre d'une concurrence accrue, d'une baisse du revenu moyen des chaînes par abonné et d'un durcissement des rapports entre éditeurs et distributeurs". Selon Dominique Baudis, l'ouverture de la publicité télévisée aux secteurs interdits (presse, grande distribution) devrait donner aux chaînes thématiques une "assise financière plus solide". D'autre part, les éditeurs attendent un décret qui fixera les obligations des distributeurs concernant la libre concurrence, les relations non discriminatoires entre éditeurs de services et distributeurs et les impératifs de qualité et de diversité des programmes. Selon Dominique Baudis, ce décret doit être "publié le plus rapidement possible". Le CSA a écrit dans ce sens au ministère de la Culture et de la communication. "Le déploiement des nouvelles technologies avec le développement du numérique, l'émergence de nouveaux vecteurs de diffusion, comme la TNT (télévision numérique terrestre) ou la télévision via ADSL (reçue par la prise téléphonique) ouvrent des perspectives pour les chaînes thématiques", a souligné M. Baudis. Ouvrant les travaux de ces assises, Eric Brion, président de l'Association des Chaînes conventionnées éditrices de Services (A.C.C.e.S., qui regroupe 36 chaînes thématiques) avait souligné les "très bons résultats" du secteur, le "développement des offres par ADSL" et le "lancement réussi de la TNT", qui montrent, selon lui, "l'appétit des Français pour une offre de télévision plus riche, plus variée, différente".