La Fondation pour la Mémoire de la Shoah et l'Institut national de l'audiovisuel (INA) se sont associés pour créer une banque de témoignages qui mettra à la disposition du public 110 témoignages sur la déportation. Une convention a été signée au Mémorial, à Paris, par Simone Veil, présidente de la Fondation, et Emmanuel Hoog, président-directeur général de l'INA. "Pour les survivants, dont je fais partie, il est inutile de vous dire combien tout ce qui contribuera à lutter contre l'oubli me tient à coeur. J'espère que ce programme ambitieux fera date dans la transmission de la mémoire de cette page de l'histoire de France", a souligné Simone Veil. Selon Emmanuel Hoog, la Fondation et l'INA "sont réunis par la certitude qu'il faut continuer, inlassablement, à donner la parole à tous les témoins directs, déportés, familles de déportés et sauveteurs de milliers de Juifs". Chaque témoignage durant trois heures, ce sont plus de 300 heures d'entretiens qui seront ainsi enregistrés et stockés. Les témoins seront des Juifs déportés depuis la France ou depuis d'autres pays d'Europe (Grèce, Pologne, Hongrie). Seront également interviewés les fils et les filles de ces déportés, les enfants cachés durant la guerre et les Justes qui ont réussi à sauver des juifs de la déportation. Un conseil scientifique, présidé par David Kessler, actuellement conseiller du PDG de France Télévisions, supervisera le projet. La journaliste Anne Sinclair pilotera la petite équipe de journalistes chargés de recueillir les témoignages, qui a déjà commencé ses travaux dans des studios de l'INA. L'originalité du projet repose notamment sur la création d'un interface de consultation, mis en place par le studio hypermédia de l'Ina, grâce à des outils de navigation innovants. Les entretiens seront structurés en chapitres et consultables avec leur transcription intégrale en vis-à-vis. Enfin, un outil de recherche vidéo permettra de retrouver toutes les occurrences d'un mot ou d'une expression. Cette banque de témoignages sera mise à la disposition des enseignants, des chercheurs, des professionnels de l'audiovisuel ainsi qu'à toute personne issue du grand public et susceptible d'utiliser et de valoriser ces entretiens.
Rédaction
11 juin 2005
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