GSM
 

Rédaction
6 avril 2005

Pour profiter de la vogue du téléchargement de sonneries pour portables, qui pèse déjà 15% du marché du disque, le tout premier label musical uniquement dédié au téléphone mobile, BlingTones, sera lancé aujourd'hui en France par Plurimedia, filiale du groupe Lagardère. Les morceaux musicaux originaux, dont Plurimedia espère bien faire des "tubes", sont composés sur mesure pour le mobile: ils durent 30 secondes. Jusqu'à présent, les clients de sonneries pour mobiles se voyaient proposer de courts extraits de musiques ou de chansons déjà existantes. Plurimedia, qui assure que ce label est le premier mondial en son genre, a décidé de privilégier le rap et le R and B, le style musical le plus apprécié des jeunes de 11 à 20 ans (selon une étude Médiamétrie de décembre 2004), qui sont aussi les premiers amateurs de sonneries musicales. Selon Plurimedia, le rap et le R and B constituent 70% des titres diffusés sur les radios FM en France et 70% des sonneries vendues en 2004. La société, spécialisée dans l'édition et la distribution de contenus et services mobiles, a déjà lancé BlingTones fin 2004 aux Etats-Unis où depuis, trois millions de morceaux ont été téléchargés, a-t-elle affirmé. Aux Etats-Unis comme en France, elle a "signé" des artistes connus du jeune public: Lil Jon, Rockwilder, Jay Dee ... (aux Etats-Unis), Kore et Skalp, Dj Doze, Dj Kim, DJ Cam... (en France). Des artistes séduits par l'énorme audience des sonneries de téléphone portables et leur 215 millions d'abonnés si on cumule France et Etats-Unis. Le directeur général de Plurimedia Fabien Baunay a expliqué, lors d'une conférence de presse mardi, que l'objectif de sa société était de "favoriser la création, de pousser les talents" tout en profitant du "potentiel d'un secteur à la fois dynamique et qui économiquement pèse beaucoup". Selon une estimation d'analystes qu'il a citée, le marché des sonneries téléphoniques en France a représenté 120 millions d'euros en 2004. A titre comparatif, le marché du disque s'est monté à 953 millions EUR, et à 69 M EUR pour les seuls singles (CD un titre), selon des chiffres du Syndicat national de l'édition phonographique (SNEP) qu'il a cités. Le directeur des contenus de Plurimedia, Franck Tuil, ancien directeur marketing de Warner, a expliqué qu'il ambitionnait de propulser les sonneries commercialisées au rang de "tubes". Selon lui, l'un des titres vendus aux Etats-Unis a été téléchargé 500.000 fois. Rien d'étonnant, car les morceaux américains présentés à la presse ont plutôt séduit l'auditoire. En revanche, les titres français, un peu moins élaborés, tournaient souvent autour de rengaines avec des paroles comme "décroche, vas-y décroche" ou "décroche pas, c'est ton patron". Selon M. Tuil, de 40 à 50% des 100 premières sonneries mises en boîte sont sur ce thème. Mais il promet "d'autres histoires" par la suite. Trente sonneries seront lancées à partir de mercredi au tarif de trois euros le morceau, puis cinq à six titres nouveaux chaque semaine, a-t-il ajouté. Les morceaux musicaux de BlingTones, qui vend par ailleurs des images ou des messages-répondeurs, seront accessibles sur internet, sur l'internet mobile, par SMS ou sur audiotel. Des discussions sont en cours avec certains opérateurs de téléphonie mobile pour qu'ils intègrent BlingTones sur leur portail internet, à précisé à l'AFP Fabrice Sergent, directeur général de Lagardère Active Broaband, filiale "nouveaux médias" de Lagardère, dont Plurimedia est à son tour filiale.

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