France 5
 

Rédaction
5 avril 2005

En pleine grève générale illimitée des urgentistes, France 5 diffuse aujourd'hui le documentaire "Bienvenue aux urgences", qui dresse le tableau d'un système engorgé, avec des couloirs où se multiplient les brancards faute de lits, un personnel en baisse et un afflux de patients sans cesse croissant. Ce documentaire sera diffusé à 14h10 dans le cadre du Magazine de la santé au quotidien (13h40), et sera suivi d'un débat avec Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuhf) et un représentant des généralistes, qui répondront aux questions des téléspectateurs. "Dans le stress à mon avis des erreurs sont possibles, mais on ne peut pas leur en vouloir", estime un patient dans un brancart aux urgences de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, soulignant les compétences, la gentillesse et l'attention du personnel. A l'hôpital Tenon à Paris, les urgences, "c'est beaucoup de manutention de brancards", indique la seule infirmière cadre. Des postes comme le sien sont vacants, mais personne n'en veut. Dans la salle d'attente, plus de magazines ou de table, à cause de la violence. Dans les box où l'on examine les patients, "on prend le rique de mettre un tabouret pour que le médecin puisse s'asseoir" et parler avec le malade, dit-elle, évoquant "beaucoup de tabourets qui volent". Un infirmier qui n'en est pas à sa première agression indique : "une petite dame gentille, on se méfie pas forcément, et si on se méfie trop, on ne fait pas correctement son travail". Les urgences de la Pitié-Salpêtrière reçoivent 55.000 personnes par an pour une capacité d'accueil de 35.000, celles de Tenon, 45.000 pour une capacité de 30.000, indique le documentaire. On voit que les médecins passent beaucoup de temps au téléphone pour essayer d'obtenir ailleurs un lit pour un malade. Autant de temps qu'ils ne peuvent pas consacrer aux soins. Avec la croissance et le vieillissement de la population française, la fréquentation des urgences a augmenté de 64% en 10 ans, indique le documentaire, mais beaucoup s'y rendent pour de "fausses urgences", comme une angine.

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