La jeunesse et l'ascension de Fidel Castro racontées grâce à des archives inédites et des témoignages exclusifs: Arte décrypte la marche vers le pouvoir du leader cubain qui, près d'un demi-siècle plus tard, détient le record de longévité des dirigeants de la planète. Dans un "essai documentaire" de 55 minutes ,diffusé à 20H45, qui ne se prétend pas une biographie exhaustive, Daniel Leconte s'attache à retracer l'enfance et l'adolescence de Fidel, ce fils naturel de colon espagnol qui a attendu 17 ans avant de s'appeler Castro. "J'ai fouillé les angles morts de la vie de Castro, cette période qui précède le devant de la scène" explique Daniel Leconte. Né à Biran, à l'est de l'île, Fidel Castro est le fils illégitime de Angel Castro, un grand propriétaire terrien, et d'une jeune employée du domaine, qui lui donnera sept enfants et qu'il finira par épouser en secondes noces. Le père Castro possède plus de 10.000 hectares et règne sur près de 300 ouvriers haïtiens et Biran, avec sa poste, son école, ses magasins, est son fief. Fidel est envoyé tout jeune faire ses études à Santiago de Cuba chez les Jésuites, puis s'inscrit en droit à La Havane. Passionné de sports, il n'a selon ses condisciples "aucun sens de l'humour". Mais il est ambitieux, fasciné par Napoléon et rêve d'un destin. Ce sera la politique et l'apprentissage du militantisme. En Colombie où il est envoyé pour un Congrès d'étudiants, Fidel Castro découvre "le frisson de la lutte armée" après l'assassinat d'un leader local. Le fiasco de l'assaut de la caserne de la Moncada en 1953 le conduit en prison où il peaufine son image de chef. Grâcié par le dictateur Batista, "il est le seul qui ne porte pas ses valises à la sortie de prison", relève le commentaire. Dans le maquis de la guerilla, il se révèle un génie de la communication et fait croire à la presse américaine qui commence à s'intéresser à lui qu'il est à la tête de puissantes forces armées et non d'une poignée d'hommes mal équipés. Après son arrivée au pouvoir en 1959 avec ses "barbudos", Fidel se veut rassurant envers son puissant voisin américain. Dans d'étonnants documents d'archives, on le voit affirmer, patelin, en anglais à la télévision américaine "ne vous inquiétez pas, nous ne sommes pas communistes". Mais déja, certains de ses compagnons d'armes s'interrogent sur la nature démocratique de la révolution. Ils sont emprisonnés, comme Hubert Matos qui passera 20 ans dans les geôles cubaines, ou disparaissent dans des circonstances mystérieuses comme Camilo Cienfuegos. Daniel Leconte a choisi de s'arrêter en 1962, date de naissance officielle du parti communiste cubain. "Après, ce n'est plus intéressant. La messe est dite, explique-t-il, Castro va dérouler ce qu'il est, ce qu'on connait de lui".
Rédaction
6 avril 2005
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