Jean-Pierre Hoss, dont le successeur à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC) David Kessler a été désigné mercredi, fustige les "eurocrates" favorables au démantèlement des systèmes de soutien nationaux au cinéma, dans une tribune au Monde daté de jeudi. "Il faut fermement s'opposer aux tentatives des eurocrates de la direction de la concurrence qui veulent, au nom de la primauté des lois du marché, démanteler les systèmes de soutien nationaux", écrit-il dans cette tribune-testament. "La Commission de Bruxelles aurait mieux à faire en appliquant son énergie et sa compétence à s'opposer aux positions dominantes des groupes transatlantiques", enchaîne-t-il. M. Hoss, qui juge nécessaire de conserver les "fondements" du système français, estime cependant qu'il doit s'ouvrir davantage sur l'Europe. Ainsi, la France devrait-elle, selon lui, "prendre l'initiative de proposer la création et l'extension au niveau de l'Europe de mécanismes de soutien à l'intérieur des Quinze". Il faut, poursuit-il au sujet du système français, "corriger certains de ses effets pervers (avec la télévision), accentuer son effet de redistribution vers le cinéma indépendant et lui faire jouer un rôle accru dans l'émergence des nouveaux talents, l'aménagement du territoire et l'animation des villes". Evoquant les cartes d'abonnement illimité, créée il y a juste un an, M. Hoss note que les amendements discutés actuellement au Parlement vont dans le sens des mesures "indispensables" de protection des exploitants qui ne peuvent offrir les mêmes avantages. Mais il considère ces amendements "perfectibles". M. Hoss appelle "à engager trois chantierS majeurs, dès 2001" : la limitation des concentrations d'entreprises; la réforme de la formation aux métiers du cinéma; le soutien aux entreprises techniques pour les aider à prendre le tournant de la révolution numérique.
Rédaction
29 mars 2001
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