Al-Manar, l'organe télévisuel du Hezbollah chiite libanais dont les autorités néerlandaises ont prévu de couper la diffusion par satellite dans la majeure partie de l'Europe, a qualifié cette mesure de "décision politique en conformité avec les exigences israéliennes". Dans un communiqué, la direction de la chaîne indique "qu'une telle mesure est une décision politique visant à réduire au silence toute voix qui dénonce la politique israélienne (...)" et qu'il s'agit d'une "violation flagrante de la liberté d'expression et d'un refus de laisser s'exprimer un son de cloche différent" de celui des milieux israéliens. La chaîne a affirmé qu'elle allait tenter de mettre en échec ce plan en "continuant à émettre sur l'Europe par tous les moyens disponibles", sans autres précisions. Les Etats-Unis ont placé Al-Manar le 18 décembre 2004 sur leur liste des organisations terroristes, au lendemain de l'interdiction de sa diffusion en France par une décision de justice. Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, a ordonné et obtenu il y a quatre mois la cessation de la diffusion d'Al-Manar par l'opérateur hot bird du satellite Eutelsat en raison des "connotations antisémites" de ses émissions. Al-Manar, qui signifie en arabe "le phare", est considéré comme un instrument du Hezbollah, première formation paramilitaire au monde à avoir mis la caméra au service de son combat, qui a été à l'origine du retrait en mai 2000 des troupes israéliennes du Liban sud après 22 ans d'occupation. Aujourd'hui, Al-Manar se distingue par une très forte proportion de programmes en direct, avec force débats politiques ou à caractère social. Relativement bien suivie dans les territoires palestiniens, ses programmes étant axés sur la question palestinienne et notamment celle des réfugiés. Au Liban, Al-Manar crève l'audimat dans les régions à population majoritairement chiite.
Rédaction
18 mars 2005 à 02h00
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