L'émission d'Eliane Victor s'appelait "Les femmes aussi" et, de 1965 à 1973, a marqué toute une génération. Trente ans après, Eliane Victor confronte ces documents à quatre femmes d'aujourd'hui, pour mesurer le chemin parcouru. "Hier et aujourd'hui...les femmes aussi" sera diffusé sur France 5 à l'occasion de la journée internationale des femmes le dimanche 6 mars à 13H35 et le mardi 8 mars à 21H00. Quatre témoins Macha Makeieff, auteur et scénographe, Elisabeth Badinter, écrivain et philosophe, Françoise Forette, professeur en gériatrie, Tania de Montaigne, écrivain et chroniqueuse, sont interrogées par l'écrivain Jean-Claude Carrière sur ces images d'hier en noir et blanc, si lointaines et si proches. Elisabeth Badinter analyse parfaitement la situation, le "moment de la condition féminine" ainsi saisi : "La marmite est en train de bouillir et le couvercle va sauter... Aujourd'hui, on dirait les hommes aussi"." Héroïnes anonymes comme Alina, mère de quatre enfants près de Valenciennes, mariée à 17 ans à un mineur, esclave des travaux ménagers et qui voudrait que sa fille devienne institutrice. "Elle est le passé détestable des femmes", estime Elisabeth Badinter. Micheline élève ses six enfants dans un petit appartement tout en travaillant. Une autre mère de six enfants a demandé à son mari de partir parce qu'il la trompait : "C'est terriblement méritoire d'envisager la vie sans homme, sans exhibitionnisme, sans geindre", commente encore Elisabeth Badinter. Simone Signoret interviewe une jeune fille dans un grand magasin. Elle essaie une couronne de mariée, explique simplement ses choix. L'actrice ne se sent pas "tout à fait comme les autres femmes". Elle, elle est libre de ses choix, soulagée des "choses ennuyeuses", privilégiée en somme. Pas comme cette femme de gendarme soumise au règlement intérieur et qui se sent "surveillée" en permanence. Françoise Forette souligne combien la loi "imposée au travers du mari" peut être lourde. Macha Makeieff voyait ces émissions avec sa mère, ce qui lui a permis d'amorcer avec elle "une vraie conversation". Le générique célèbre la fait sourire et les portraits présentés sont à la fois touchants et pleins de force.