Le président de la radio-TV publique japonaise NHK a démissionné en raison d'une série de scandales qui ont entaché la réputation de cette institution et déclenché un mouvement de révolte des téléspectateurs. La démission de M. Ebisawa était attendue. Elle fait directement suite à une vive polémique consécutive à des accusations de pressions politiques sur NHK qui aurait censuré un documentaire consacré aux esclaves sexuelles asiatiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon le quotidien de gauche Asahi Shimbun, NHK a consenti à supprimer plusieurs séquences incriminantes de ce documentaire de 2001 à la suite de l'intervention de deux dirigeants du Parti Libéral Démocrate (PLD, conservateur) au pouvoir. NHK a farouchement démenti, accusant le quotidien de "distorsion des faits", et a réclamé des excuses et une "correction" à l'Asahi qui possède par ailleurs une chaîne de télévision rivale. L'Asahi a contre-attaqué en reprochant à son tour à la NHK de le diffamer. La querelle a pris un tour discourtois inhabituel au Japon, surtout entre deux véritables institutions de la scène médiatique locale. Souvent accusée d'arrogance par ses détracteurs, la NHK a été également éclaboussée ces derniers mois par d'autres scandales, des membres du personnel ayant notamment dérobé des redevances de spectateurs, falsifié des reçus et accepté le remboursement de notes de frais sans être jamais partis en reportage. Quelque 113.000 foyers avaient participé à une campagne de boycott de la redevance lancée à la fin de novembre.
Rédaction
26 janvier 2005
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