Jonglant entre documentaire et imaginaire, le "docu-fiction" "Homo sapiens" ,à 20h50 sur France 3, tente le difficile pari de jouer la rigueur scientifique sans brider l'imagination des scénaristes. "L'objectif du film, explique le paléoanthropologue Yves Coppens, professeur au Collège de France et directeur scientifique de l'équipe du réalisateur Jacques Malaterre, est de faire comprendre à l'Homo sapiens d'aujourd'hui qu'il a une longue histoire. Il faut être au plus près de la vérité préhistorique, mais il n'est pas possible de faire un tel film sans l'imaginaire." Et pour cause. La reconstitution romancée de 400 millénaires de notre passé, de la naissance du premier représentant d'Homo sapiens (Homme savant) à l'apparition de l'agriculture, il y a 12.000 ans, est basée sur des vestiges fragmentaires. Paradoxalement, plus le savoir avance, plus l'origine même de notre espèce est floue. Il y a quelques décennies, l'arbre généalogique de l'humanité paraissait simple. L'australopithèque avait pour descendant le pithécanthrope (aujourd'hui appelé Homo erectus, homme debout), lequel a engendré l'homme de Neandertal, notre ancêtre. Mais l'analyse de son ADN fossile a montré que cet habitant de l'Europe glaciaire était génétiquement trop différent de nous. Nous serions donc descendants parallèles d'une autre lignée d'Homo erectus. Le problème, c'est que les ossements attribuables sans équivoque aux Homo sapiens archaïques, censés avoir vécu sur Terre entre moins 400.000 et moins 200.000 ans, sont rares. On sait en revanche que des Homo sapiens à l'anatomie proche de la nôtre ont vécu en Ethiopie il y a 160.000 ans et que, pendant des dizaines de millénaires, nos ancêtres ont cohabité avec au moins trois autres types d'humains, disparus beaucoup plus tard qu'on ne pensait.
Rédaction
11 janvier 2005
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