Grand prix du jury au festival international de film de télévision de Luchon en 2004, "La nourrice", diffusée sur France 3 à 20h55, témoigne des conditions quasi-esclavagistes des nourrices à la fin du XIXème siècle, à travers le portrait d'une rebelle qui défend sa dignité de femme. "Il s'agit d'une réalité longtemps occultée, qui ne se retrouve pas dans les livres du XIXème siècle, parce que la littérature du XIXème siècle est une littérature bourgeoise, qui présentait les nourrices sous un angle favorable, alors que la réalité était tout autre", souligne Claude Scasso, scénariste du film. Le téléspectateur emboite donc le pas à Madeleine (Sophie Quinton), jeune paysanne illettrée, brutalement arrachée à sa campagne, à son mari, privée même de son enfant nouveau-né, pour se retrouver au sein d'une famille de la grande bourgeoisie qui la traite comme une machine à produire du lait. On découvre au passage les préjugés de l'époque: pas de vie sexuelle pour les nourrices, car "la semence des hommes gâte le lait". Le vieux médecin de famille est un gastronome, qui apprécie en connaisseur la "texture" de quelques gouttes du précieux liquide, prélevé au sein de la nourrice. La pasteurisation, qui permet de conserver le lait animal, n'est pas encore inventée.
Rédaction
28 décembre 2004
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