Al-Manar
 

Rédaction
11 décembre 2004

Le président du Conseil national de l'audiovisuel libanais (CNA) Abdel Hadi Mahfouz a menacé les médias français émettant au Liban de mesures réciproques au cas où Al-Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah, serait interdite en France. "Au cas où Al-Manar serait interdite le CNA sera obligé de remettre en cause les privilèges et les tolérances accordées à certains médias français", a-t-il affirmé au cours d'une réunion de soutien à Al-Manar. "Ces médias sont les seuls qui bénéficient au Liban d'un traitement spécial qui les exempte de l'application de certains clauses de la loi qui organise le paysage audiovisuel au Liban", a-t-il ajouté. Le Conseil d'Etat français doit examiner samedi une demande de faire cesser la diffusion d'Al-Manar sur demande du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), organisme chargé de la régulation des médias oraux en France. Faisant référence à cette affaire, M. Mahfouz s'est dit "optimisme, en raison des informations qui (lui) parviennent de la part de collègues français (...) assurant que le Conseil d'Etat ne sera pas influencé par la campagne menée par le lobby pro-israélien". De son côté le président du syndicat de la presse, Mohammad Baalbacki, a appelé "les médias arabes, publics et privés, à se mobiliser pour soutenir Al-Manar car leur tour viendra bientôt s'ils ne font pas preuve de solidarité". Jeudi, le ministre de l'Information libanais Elie Ferzli avait adressé un message au secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa lui demandant "d'étudier la possibilité de réviser les privilèges accordés à certains médias français opérant dans le paysage audiovisuel arabe et qui véhiculent (des propos) qui s'apparentent au racisme anti-arabe et à des appels à la haine". Al-Manar avait reçu du CSA le 19 novembre un feu vert conditionnel pour être diffusée en France. Selon le conventionnement signé entre le CSA et Al-Manar, la chaîne s'engageait "à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité". Mais après avoir constaté que la chaîne avait manqué plusieurs fois à ses engagements, le CSA a annoncé mardi qu'il avait décidé d'engager "une procédure de sanction" contre Al-Manar, seule chaîne extra-européenne reçue en Europe à faire l'objet d'une demande d'interdiction de la part du CSA.

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