Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé que la France allait garantir un prêt de la Banque européenne d'investissement (BEI) pour "débloquer" le financement du projet de pas de tir de lanceurs russes Soyouz à Kourou, en Guyane française. "Nous avions quelques difficultés à convaincre l'ensemble des partenaires de l'ESA (Agence spatiale européenne)", a déclaré M. Raffarin, en présence de son homologue russe Mikhaïl Fradkov, à l'issue du 10e séminaire intergouvernemental franco-russe à Matignon. "La France, par une garantie donnée à la BEI, a permis de débloquer ce dossier" et ainsi d'aider le centre spatial guyanais à accueillir "rapidement" les fusées Soyouz, a-t-il ajouté. "Il s'agit d'asseoir la coopération stratégique dans le domaine spatial qui nous permet, à la Russie et à la France, de diversifier nos débouchés et d'élargir la gamme de lanceurs", a-t-il souligné. Le lancement de Soyouz à partir de la base de Kourou, vise à combler le vide laissé par l'arrêt de l'exploitation des lanceurs Ariane-4 pour emporter des charges utiles géostationnaires allant jusqu'à 3,2 tonnes. Les Soyouz, fournis par les Russes, nécessitent la construction d'un nouveau pas de tir. Le programme est chiffré à 340 millions d'euros. La BEI, qui doit accorder un prêt de 121 millions d'euros à Arianespace, subordonnait son octroi à une garantie. Le premier lancement de Soyouz à Kourou est prévu en 2007, selon Arianespace, qui disposera ainsi de trois fusées: le nouveau lanceur russe de classe moyenne Soyouz-2, la fusée lourde européenne Ariane-5, déjà en service, et le lanceur léger européen Véga, en cours de développement.