Le Conseil supérieur de l'Audiovisuel a décidé mardi d'engager "une procédure de sanction" contre la chaîne du Hezbollah chiite libanais Al Manar, après de nouveaux manquements constatés sur son antenne. Le CSA, qui avait déjà prononcé le 30 novembre une mise en demeure à la chaîne de "respecter ses obligations légales et conventionnelles", a pris sa décision mardi lors de sa réunion en séance plénière. Il a adressé une lettre au président de la société Lebanese Communication Group, éditrice de la chaîne Al Manar, citant des commentaires diffusés le 2 décembre sur Al Manar, "susceptibles de constituer une incitation à la haine ou à la violence". La phrase citée est : "Israël mène une campagne sans précédent contre la chaîne Al Manar pour l'empêcher de diffuser en Europe. C'est ce qu'a avoué ce jeudi la télévision israélienne qui a révélé que le gouvernement israélien a multiplié ses efforts, tirant les ficelles par ci et par là, pour empêcher la chaîne de télévision de révéler aux télespectateurs européens, aux résidents étrangers en Europe, la réalité des faits et de la situation, les crimes contre l'humanité perpétrés par Israël, aussi bien en Palestine occupée que dans le monde..." Dans sa lettre le CSA indique notamment: "Il apparait que la chaîne vise particulièrement les +téléspectateurs européens+ et les +résidents étrangers en Europe+ quand elle prétend qu'Israël est coupable de +crimes contre l'humanité+. Il ne saurait vous échapper, poursuit le CSA, que les termes de +crimes contre l'humanité+ recouvrent un statut juridique précis consacré par le droit international depuis l'Accord de Londres du 8 août 1945 et le Statut du Tribunal militaire international de Nuremberg (...) Or, sur la base de ces textes, l'Etat d'Israël n'a jamais été déclaré coupable de crimes contre l'humanité devant une juridiction pénale internationale". Le CSA entendra les représentants d'Al Manar "en assemblée plénière le vendredi 17 décembre au siège du CSA".
Rédaction
8 décembre 2004 à 01h00