La déléguée générale de Palestine à Paris, Leïla Chahid, s'est prononcée contre l'interdiction de la chaîne Al Manar, proche du Hezbollah libanais, voulue par les autorités françaises qui jugent ses émissions "incompatibles" avec les "valeurs" de la France. "Je ne perçois pas de haine dans les émissions de cette chaîne", a déclaré Leïla Chahid dans un entretien à France 2, admettant cependant n'avoir "pas aimé" le feuilleton "Al Chatat" (diaspora) qui véhiculait des thèses violemment antisémites. Elle a affirmé, en revanche, qu'"un certain nombre de radios juives" tenaient "un discours de haine" à son égard et qu'elles "n'étaient pas interdites, elles". "Je suis pour la liberté de toutes les chaînes", a déclaré la représentante de la Palestine, estimant qu'interdire n'était pas le meilleur moyen. "Si on va interdire Al Manar, on ne va pas s'arrêter à une chaîne, on va interdire un certain nombre de radios et de chaînes", a-t-elle dit, estimant qu'"il faut de la pédagogie" et qu'on doit autoriser l'expression critique, "dans le respect de ceux qu'on critique". Leïla Chahid a expliqué qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de s'exprimer sur Al-Manar, mais qu'elle ne le refuserait pas. "Je parle sur les radios et les chaînes israéliennes, je ne vois pas de raison de ne pas parler sur cette chaîne", a-t-elle déclaré. Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, jugeant que "les programmes d'Al-Manar sont incompatibles avec nos valeurs", s'est prononcé pour l'arrêt de ses émissions en France. Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) avait autorisé le 19 novembre, sous de strictes conditions, Al-Manar ("Le Phare") à émettre en France, mais il a demandé dix jours plus tard la suspension de la diffusion après avoir constaté que la chaîne avait diffusé des propos à caractère antisémite. Le Conseil d'Etat devrait examiner cette question le 11 décembre.
Rédaction
6 décembre 2004 à 01h00
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