La direction la chaîne de télévision libanaise Al-Manar, proche du Hezbollah chiite libanais, a qualifié de "positive" la décision vendredi du Conseil supérieur de l'Audiovisuel français (CSA) qui l'a autorisée à émettre dans les Etats de l'Union européenne. "L'accord conclu vendredi entre Al-Manar et le CSA a régularisé les relations entre les deux parties et a mis en échec les tentatives d'Israël et du lobby sioniste d'empêcher la diffusion de cette chaîne arabe en France et dans l'ensemble de l'Europe", selon un communiqué de la direction d'Al-Manar. "Ce résultat positif a pu être obtenu grâce à la poursuite du dialogue loin de toute arrière pensée politique, Al Manar ayant constamment indiqué qu'elle s'engageait à respecter les lois françaises en vigueur", a ajouté le communiqué. Selon la Convention signée par Al-Manar avec le CSA français, l'éditeur de la chaîne s'engage notamment "à ne pas inciter à la haine, à la violence ou à la discrimination pour des raisons de race, de sexe, de religion ou de nationalité". Le conventionnement est une charte passée avec le CSA dans laquelle la chaîne s'engage à respecter un certain nombre de règles édictées par le CSA, notamment en matière déontologique et de programmes. Peu avant l'annonce de la signature de la convention, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a protesté contre "la décision de principe du CSA" français. Le président du Crif, Roger Cukierman, a dénoncé le conventionnement "d'une chaîne qui, depuis le mois d'octobre 2003, n'a cessé de diffuser des programmes faisant l'apologie du terrorisme et incitant à la haine raciale". Au cours d'une conférence de presse, le Crif a diffusé un extrait d'un feuilleton, Al-Chatat (Diaspora), diffusé en novembre 2003 via l'opérateur européen de satellites Eutelsat, qui prétend relater l'histoire du sionisme et s'inspire du Protocole des sages de Sion, jugé comme antisémite. Ce feuilleton a été à l'origine de la saisie par le CSA le 12 juillet du Conseil d'Etat (plus haute juridiction administrative en France) d'une demande de suspension de la diffusion d'Al-Manar. Le président du CRIF s'est publiquement interrogé sur "le revirement du CSA", évoquant, sans les préciser, "des pressions politiques". Née en 1991 et basée à Beyrouth, Al-Manar, diffusée depuis 2000 par satellite via le puissant groupe Arabsat, est membre de l'Union des organismes radiodiffusés et télévisés arabes.
Rédaction
22 novembre 2004
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