Le Syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (SIRTI) a dénoncé mardi les dangers d'une complète "remise à plat" du système d'attribution des fréquences de la bande FM en France. Selon Philippe Gault, président du SIRTI, qui regroupe une centaine de radios locales régionales et thématiques indépendantes, "le système n'est pas parfait, mais il est vivant. On veut nous remplacer cela par un système parfait, fermé et mort". A la suite de la loi du 9 juillet sur les communications électroniques et les services de communication audiovisuelle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a lancé au mois d'octobre une consultation relative à l'aménagement du spectre hertzien et à l'élaboration d'un nouveau plan de fréquences pour la radio FM. Les radios indépendantes, membres du SIRTI, redoutent que ce nouveau plan profite aux grandes radios à diffusion nationale (NRJ, Europe 1, RTL) qui pourraient ainsi bénéficier d'une fréquence FM unique pour l'ensemble du territoire, et se trouver de ce fait mieux armées pour concurrencer les radios locales, notamment sur le marché publicitaire local. Selon les responsables du SIRTI, la rédaction même du questionnaire élaborée par le CSA pour procéder à la consultation préalable à l'attribution des fréquences, montre une volonté de figer le paysage audiovisuel. "La fréquence unique aboutit à un paysage (audiovisuel) figé, où même l'espace de la régulation ne va plus être possible", estime Mathieu Quetel, vice-président du SIRTI. Le SIRTI s'étonne notamment que le questionnaire du CSA se concentre sur l'optimisation de la bande FM, alors que la loi concerne l'ensemble des ressources hertziennes. "La radio, c'est la modulation de fréquence, mais aussi les grandes ondes, les petites ondes, les systèmes par satellite, l'internet, la téléphonie. On trouve assez dramatique que les gros opérateurs ne s'intéressent qu'à la FM analogique", conclut Philippe Gault.
Rédaction
10 novembre 2004
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