RFI
 

Rédaction
20 octobre 2004 à 01h00

Alain Ménargues, qui vient de démissionner de ses fonctions de directeur général adjoint chargé de l'information et des antennes de Radio France Internationale (RFI), ne pourra finalement pas poursuivre sa collaboration avec la radio, a annoncé RFI mardi dans un communiqué. "Les déclarations d'Alain Ménargues publiées par le quotidien Libération dans son édition du 19 octobre nuisent à l'image de l'entreprise et jettent un trouble profond dans les rédactions", indique le communiqué. "Le président de RFI (Antoine Schwarz, ndlr) estime que ses propos ne permettent pas d'envisager la poursuite de sa collaboration au sein de l'entreprise comme cela avait été évoqué après la démission d'Alain Ménargues de ses fonctions de directeur général adjoint chargé de l'information et des antennes", conclut le communiqué. M. Ménargues avait également démissionné de ses fonctions de vice-président de RMC-Moyen Orient, la filiale arabophone de RFI. Le personnel de RFI réuni mardi en assemblée générale s'est dit "indigné" par des déclarations d'Alain Ménargues dans Libération. Selon des propos rapportés par Libération de mardi, M. Ménargues a déclaré au quotidien avoir été victime "d'une manip" conduite "par un noyau de juifs communautaires" qui ne supporteraient pas qu'Israël soit critiqué. Lundi, lors de l'annonce de la démission de M. Ménargues de ses fonctions, à cause de l'émotion suscitée par ses déclarations sur les juifs et sur les ghettos, M. Ménargues devait rester employé par la station. La direction de RFI avait en effet estimé lundi qu'il n'y avait pas eu faute sur l'antenne de RFI, où M. Ménargues a été nommé fin juillet, mais "incompatibilité" entre l'exercice de ses fonctions et "l'exposition d'opinions tranchées" à l'extérieur de la radio. Longtemps correspondant de Radio France au Moyen-Orient, M. Ménargues, 57 ans, avait fait ces derniers jours la promotion de son livre "Le mur de Sharon", dans plusieurs médias français. Présenté comme directeur de l'information de RFI, il avait tenu des propos comme "Israël est un Etat raciste" ou encore, sur Radio Courtoisie, "Quel a été le premier ghetto au monde? Il était à Venise. Qui est-ce qui l'a créé? C'est les juifs mêmes pour se séparer du reste". Ces déclarations avaient provoqué de très vives réactions des syndicats et de la société des journalistes de RFI, d'associations juives françaises et du ministère français des Affaires étrangères. La polémique s'était développée alors que le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier effectuait depuis dimanche et jusqu'à ce mardi une visite en Israël destinée à renouer le dialogue entre ce pays et la France, après une période de tensions.

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