Depuis le 9 août dernier, le CNES est en effervescence: la campagne de lancement d'Ariane 5 ECA, une version plus performante d'Ariane 5, a commencé en vue de son lancement en novembre. Après l'échec du vol inaugural en 2002, un minutieux travail d'analyse a été mené. Le lanceur est à présent qualifié au sol, mais pas question de baisser la garde: jusqu'au lancement, la campagne mobilise toutes les énergies... Rappelons qu'Ariane 5 ECA est une version plus puissante d'Ariane 5, qui doit permettre au lanceur de placer jusqu'à 9,4 t de charges utiles en orbite de transfert géostationnaire pour un lancement double, c'est-à-dire 2 satellites embarqués, contre 6 t pour la version générique. Cette nouvelle performance est possible grâce: - à l'Etage Supérieur Cryotechnique (ESC-A), remplaçant l'Etage à Propergol Stockable (EPS) d'Ariane 5 générique ; cet étage ESC-A utilise le moteur HM7B d'Ariane 4 ayant volé plus de 100 fois ; - au moteur Vulcain 2, opérant l'étage principal, fournissant 20 % de poussée supplémentaire et une impulsion spécifique accrue de 3 secondes par rapport à son prédécesseur Vulcain 1 ; - à une augmentation de plus de 2 400 kg de la masse de propergols des 2 Etages d'Accélération à Poudre (EAP). L'échec du vol inaugural d'Ariane 5 ECA, en décembre 2002, a été un coup dur pour les équipes qui avaient mis leurs espoirs dans ce nouveau lanceur et a surtout imposé un délai quant à son introduction sur le marché. A l'origine, une défaillance mécanique de la tuyère du moteur Vulcain 2. Malgré les garanties apportées par des tests de qualification au sol, celle-ci a subi, lors de son premier vol "hors atmosphère", des charges thermiques et mécaniques dépassant les limites admissibles. L'anomalie identifiée et confirmée par la commission d'enquête, toutes les forces ont été mobilisées, non seulement pour apporter les corrections nécessaires, mais également pour passer tous les points critiques du lanceur au peigne fin. Une assurance sécurité, en quelque sorte, pour maximiser les chances de succès du prochain lancement prévu en novembre. Le vol emportera le satellite de télécommunications XTAR ainsi qu'une maquette de charge utile de l'ESA comprenant des expériences et des caméras.