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Rédaction
7 octobre 2004

La démission d'un éminent commentateur politique, Marcelo Rebelo de Sousa, ancien responsable du principal parti au pouvoir, de ses fonctions à la chaîne privée TVI a soulevé une tempête politique au Portugal. M. Rebelo de Sousa, ancien président du Parti social démocrate (PSD, centre droit) entre 1996 et 1999, a annoncé qu'il démissionnait de ses fonctions de commentateur politique au sein de TVI, après un entretien avec le patron du groupe Media Capital, Miguel Paes do Amaral, qui contrôle cette chaîne. Depuis quatre ans, les commentaires particulièrement caustiques pour la gauche comme pour la droite de M. Rebelo de Sousa, au journal télévisé de TVI, drainaient tous les dimanche soir un public très nombreux de téléspectateurs. Dimanche dernier, avec sa verve habituelle, M. Rebelo de Sousa qui ne cache pas ses réticences à l'égard du Premier ministre de centre droit Pedro Santana Lopes bien qu'ils appartiennent à la même famille politique, avait durement critiqué l'exécutif. "Antonio Guterres était une réussite à côté de ce gouvernement", avait déclaré l'acerbe commentateur, qui n'avait pas épargné en son temps l'ancien Premier ministre socialiste (1995-2002). Ces propos ont suscité la fureur du ministre des Affaires parlementaires Rui Gomes da Silva, qui s'était étonné du silence de la Haute autorité de l'audiovisuel. Cette dernière a décidé mercredi d'ouvrir une procédure. "Ni le PS, ni le PC, ni le Bloc de Gauche (NDLR, les trois partis de gauche dans l'opposition) réunis n'arrivent à distiller autant de haine contre le Premier ministre et le gouvernement que ce commentateur politique qui transmet systématiquement des mensonges", avait dit lundi M. Gomes da Silva. Le Premier ministre a nié mercredi soir que le gouvernement ou le PSD aient fait pression pour réduire M. Rebelo de Sousa au silence. "J'aime la liberté, j'ai toujours défendu la liberté", a-t-il déclaré. Le président de Media Capital a démenti de son côté des pressions, indiquant que la décision de démissionner était de la responsabilité exclusive du commentateur.

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