Le futur système européen de navigation par satellite Galileo entre aujourd'hui dans une nouvelle phase décisive, avec le dépôt à Bruxelles des offres détaillées des trois candidats à la concession du système pour un contrat dépassant le milliard d'euros. Trois consortiums industriels européens sont aujourd'hui candidats: 'Eutelsat', à dominante espagnole avec Hispasat, Logica et Aena, le franco-italien 'Eurely' qui regroupe Alcatel, Finmeccanica, Vinci, SFR et Capgemini, et 'iNavSat', à dominante française, qui rassemble EADS, Thalès, Inmarsat et SES Global. Les offres seront déposées mercredi à la mi-journée au siège de l'entreprise publique Galileo, maître d'oeuvre du système, qui doit en principe faire une recommandation sur un candidat dès la fin du mois de septembre. Les Etats membres auront ensuite deux mois pour se pencher sur le dossier, avant un choix final des ministres des Transports de l'Union européenne attendu pour décembre. Dans leur offre, les candidats à la concession doivent notamment détailler le chèque qu'ils sont prêts à faire pour co-financer le système au côté du budget européen. Les dirigeants européens demandent que le futur concessionnaire apporte au moins 1,4 milliard d'euros, soit les deux tiers du financement qu'il reste à apporter pour déployer le système, après les 1,1 milliard déjà débloqués sur fonds publics (budget européen et budget de l'ESA, Agence spatiale européenne). Le concessionnaire se remboursera ensuite avec les recettes commerciales tirées de l'exploitation de Galileo à partir de l'entrée en fonction du système en 2008. "Tout laisse penser que les offres des consortiums respecteront le principe des 2/3 pour le privé, 1/3 pour le public", a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier. Sans dévoiler leurs batteries, les industriels assurent eux aussi qu'ils sont capables de parvenir à relever le défi qui leur est proposé. Pourtant celui-ci est de taille, en particulier en ce qui concerne les recettes commerciales qu'il faudra arriver à dégager face à au rival américain, le GPS, qui est entièrement gratuit pour l'instant. Le pari repose à la fois sur les droits de propriété intellectuelle qui seront perçus sur les applications Galileo, mais aussi sur la fourniture de services payants plus performants que ceux disponibles sur la base du seul GPS. Pourtant, pour l'un des industriels participant à l'offre, les pouvoirs publics européens n'en devront pas moins apporter une garantie de recettes au concessionnaire si les recettes commerciales ne sont pas au rendez-vous. "On veut s'assurer que personne ne descendra du bateau avant la fin de la concession, y compris le secteur public", complète un autre industriel, qui insiste en particulier sur la nécessité pour l'UE d'adopter une réglementation adéquate, stimulant l'utilisation de la navigation par satellite Galileo, en particulier dans le domaine des transports où les applications seront nombreuses, de la sécurité aérienne au télé péage. La qualité des offres des candidats à la concession sera en tout cas cruciale pour obtenir des 25 le feu vert pour le déploiement effectif du système, qui pour l'instant n'en est qu'à sa phase de développement. "Il est essentiel de montrer que le secteur privé s'engage financièrement et de manière viable" dans le projet Galileo pour emporter l'accord final de pays comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, pour qui il était hors de question de lancer le projet sur la base de seuls fonds publics, explique-t-on de source proche du dossier.
Rédaction
1 avril 2004
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